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GABON :: CHRONIQUE : OLIGUI NGUEMA, DES CASERNES AU CŒUR DE LA REPUBLIQUE

Par un matin d’août 2023, le Gabon s’est éveillé d’un long sommeil politique, secoué par une onde de choc venue de l’intérieur même de son pouvoir : un militaire en treillis, silhouette droite et regard d’acier, mettait fin à la dynastie des Bongo qui régnait sans partage depuis plus d’un demi-siècle. Brice Clotaire Oligui Nguema, général discret et homme de l’ombre, devenait soudain l’homme de la lumière. Dix-neuf mois plus tard, c’est avec 90,35 % des voix qu’il est proclamé président de la République, élu par un peuple lassé des promesses sans lendemain. Derrière l’homme fort, se dessine un parcours tissé d’ambiguïtés et de fidélités. Enfant de Ngouoni, élevé par une mère téké, cousin par le sang aux Bongo, il connaît les secrets du sérail, sans en avoir goûté le faste. Couvé par les généraux, façonné par l’armée, formé au Maroc, Oligui Nguema est un « petit du régime » qui a observé, appris et attendu. De porteur de valise à l’ombre d’Omar Bongo à maître du palais du bord de mer, le chemin est long mais sans faux pas.

 

Sa victoire électorale s’est déroulée dans un climat inédit de sérénité, salué même par ceux que l’Afrique rend traditionnellement sceptiques à l’égard des scrutins. Aucun coupure d’internet, aucun affrontement post-électoral. Des caméras – nationales comme étrangères – autorisées à filmer, à diffuser, à témoigner. Dans un pays habitué aux fraudes grossières, le simple fait que le scrutin paraisse crédible devient, en soi, un événement historique. Les Gabonais, pour la première fois, ont vaqué à leurs occupations le lendemain de la proclamation. C’est dire la nouveauté du moment. Mais cette accession au pouvoir n’échappe pas aux critiques. Certains y voient une répétition de l’histoire africaine : un militaire putschiste devenu candidat, puis président. Un scénario connu, écrit à l’encre de promesses et souvent terminé par l’usure du pouvoir.

D’autres rappellent l’ironie de sa transition : annoncer vouloir « rendre le pouvoir aux civils », tout en se taillant une exception constitutionnelle pour pouvoir se présenter lui-même. Un « Josué du Gabon », comme il aime se surnommer, qui promet la terre promise, mais garde les clefs du temple. Cependant, nul ne peut nier une certaine forme de rupture. Oligui Nguema a imposé un style – direct, populaire, ancré. Il danse, nourrit un agneau, se baigne dans les rivières du village, refuse son salaire présidentiel, rend hommage aux figures de la résistance et s’érige en gardien des traditions. Ce langage du symbole, maîtrisé à la perfection, rencontre un écho profond chez un peuple assoiffé d’authenticité et de reconnaissance. Son programme, quant à lui, se veut ambitieux : relance agricole, investissements dans les infrastructures, désenclavement des régions, renaissance d’une industrie nationale, et surtout, réhabilitation de la dignité gabonaise. Une promesse que certains voudraient croire, d’autres redoutent de voir engloutie dans les méandres du pouvoir et des anciens réflexes. La tâche est immense. Son entourage, fait d’un savant mélange d’anciens du régime Bongo et de ralliés récents, suscite la méfiance.

 

Ses adversaires dénoncent un recyclage des élites, une perpétuation du culte de la personnalité, une « gabonité » qui écarte sans bruit mais avec efficacité toute contestation sérieuse. Le peuple, lui, observe, espère, mais guette aussi les signes d’un possible désenchantement. En entrant au palais pour sept ans, renouvelables une fois, Brice Clotaire Oligui Nguema sait que cette fois, il ne pourra plus se cacher derrière un uniforme. Il n’est plus le général libérateur. Il est désormais le président élu, le bâtisseur attendu, le chef de l’État comptable de chaque promesse. Dans un éclat de sincérité rare, il lance : « Après sept ans, si rien n’est fait, chassez-moi. » Il appartient désormais au peuple gabonais d’inscrire cette phrase dans sa mémoire… et peut-être, un jour, dans son Histoire.

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