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FRANCE :: Repenser le panafricanisme : Eduquer la base pour Unir l’Afrique

Le panafricanisme, tel qu’il est prôné par de nombreux intellectuels africains, me semble souvent insuffisamment exploré et parfois déconnecté des réalités du terrain. Avant tout, définissons-le : le panafricanisme, dans son essence, est une doctrine prônant la démocratie, les droits de l’homme, l’unité des peuples africains, et la suppression des frontières et barrières douanières, le tout sous l’égide d’une monnaie commune et d’un gouvernement continental. Cette vision ambitieuse a donné naissance à des représentants dans presque chaque pays, chacun parlant au nom de cette philosophie.

Cependant, cette noble idée semble parfois manquer sa cible. Les actions des leaders panafricanistes se concentrent trop souvent au sommet des États, alors que cette dynamique devrait naître des peuples eux-mêmes. Une véritable révolution panafricaniste devrait commencer par l’union des communautés partageant des affinités culturelles, géographiques et historiques.

Prenons, par exemple, les Fang du sud Cameroun, culturellement proches de ceux du nord du Gabon et de la Guinée équatoriale, ou les Batékés du sud du Gabon qui partagent leurs traditions avec leurs frères du Congo. De même, les peuples du Sahel – du nord du Nigeria au sud du Tchad, en passant par le nord du Cameroun, le Mali, le Burkina Faso et le Sénégal – témoignent d’une proximité civilisationnelle évidente. C’est là que réside l’échec de l’idéal panafricaniste en Afrique de l’Ouest : des divisions culturelles profondes, notamment entre les influences francophones et anglophones, freinent l’unification.

Ces deux héritages, porteurs de valeurs et de modes de vie différents, dressent des murs invisibles mais solides entre les peuples. À cela s’ajoutent d’autres obstacles majeurs : les disparités économiques. Comment s’unir lorsque certains pays possèdent le pétrole, l’or, le bois ou le diamant, tandis que d’autres peinent à assurer leur survie ? L’Afrique elle-même est marquée par une dualité fondamentale : l’Afrique noire et l’Afrique blanche.

Cette réalité, souvent taboue, complique davantage l’émergence d’une union véritable. À cela s’ajoutent des craintes légitimes chez certains petits pays, qui redoutent l’éventualité d’une domination ou d’une perte de souveraineté, nourrissant ainsi un chauvinisme farouche. L’Afrique est un continent aux six grandes régions, chacune profondément ancrée dans ses comportements et ses spécificités culturelles. Prenons l’exemple de l’Afrique du Sud, où des tensions récurrentes rappellent les fractures internes au continent.

Dans ce contexte, il apparaît évident que la stratégie panafricaniste doit changer. Un véritable mouvement panafricaniste doit s’orienter vers l’éducation. L’idée d’un système éducatif commun, incarné par une sorte de « livre vert », traduit dans toutes les langues africaines et diffusant un panafricanisme de proximité, pourrait jouer un rôle clé. Il est impératif de supprimer les barrières douanières et d’instaurer une fraternité sincère, car au fond, nous sommes un seul peuple sur un même continent.

Je reproche aux leaders panafricanistes de croire que c’est en rencontrant les chefs d’État qu’ils feront progresser cette idéologie. C’est une erreur. Le panafricanisme est un idéal qui doit naître à la base, dans le cœur des peuples, et non dans les palais présidentiels. Il faut une « bible » ou un « coran » panafricaniste, un texte fondateur, à mettre entre les mains de la jeunesse pour cultiver cet avenir commun. Aujourd’hui, ce sont les footballeurs et les musiciens qui incarnent cet idéal mieux que les politiques.

Les Samuel Eto’o, Didier Drogba, Koffi Olomidé, Fally Ipupa ou Youssou N’Dour sont des figures qui parlent directement au peuple, bien mieux que ne le font les hommes d’État. Ce flambeau devrait leur être confié, car ils inspirent et fédèrent. Enfin, il est urgent de réinventer la stratégie panafricaniste. Si ce mouvement continue sur sa voie actuelle, il risque de sombrer dans l’utopie. Avec l’évolution démographique et les pressions géopolitiques, certains pays renforceront bientôt leurs frontières. Il est temps de bâtir un panafricanisme enraciné dans le quotidien des peuples, pour qu’il devienne une réalité tangible et non un rêve inaccessible.

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