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Routes au Cameroun : un rapport de l’Ods inquiète :: CAMEROON

Au cours d’un point de presse tenu hier 14 novembre à Yaoundé, le coordonnateur général de l'observatoire du développement sociétal (Ods) s’y est penché suite à une enquête menée sur le territoire national.

Yaoundé, le 14 novembre 2024. Le coordonnateur général de l'Observatoire du Développement sociétal (Ods), Lilian Maurice Xavier Koulou Engoulou est face aux journalistes et aux  représentants des acteurs du réseau routier. Avant le jeu de questions-réponses, il a délivré l’intégralité de son rapport d’inspection des routes du Cameroun, qu’il indique se trouvent dans un piteux état.

« Après avoir été saisis en janvier de l'année en cours par divers syndicats des transports qui nous demandaient avec insistance de nous pencher sur l'état catastrophique de nos routes, l'ODS dont nous avons le privilège de présider aux destinées s'est résolu à mener une enquête dans les dix régions de notre pays, à l'effet d'évaluer la situation. Si nous pouvons d'emblée confesser que nous n'avons pas pu faire l'intégralité de la boucle des plus de 120 milles kilomètres de notre linéaire routier au total pour environ 7500 kilomètres de routes bitumées, le diapositive que nous allons projeter tout à l'heure sera néanmoins la preuve tangible de ce que notre enquête nous aura permis de nous rendre dans les dix régions du Cameroun et dans un total de 43 chefs-lieux de département.

Comme vous le verrez, le constat de l'état de nos routes est amer et lamentable, pour ne pas dire catastrophique. Que ce soit pour les routes nationales, régionales ou départementales que dans les centres urbains, nos routes sont dans un état de dégradation sans précédent. Lorsqu'on exclut les tronçons Yaoundé Ayos, Yaoundé-Obala-Bafia-Makénéné-Tonga-Bangangté-Bafoussam,Yaoundé-Mbalmayo-Ebolowa, et deux ou trois autres axes qui sont encore dans un état de circulation passable, mis à part l'étroitesse de la chaussée et la matérialisation qui n'est pas toujours parfaite, on pourrait dire que ces axes sont acceptables. Mais le gros de notre linéaire routier, bitumé et non bitumé présente un visage sombre et hideux dont la conséquence la plus évidente est l'accroissement exponentiel du nombre d'accidents pour la plupart mortels. Sans être exhaustif, la palme d'or des axes les plus endommagés revient sans conteste aux axes qui relient les villes Ngaoundéré-Garoua, Douala-Nkongsamba-Bafang-Bafoussam, Edéa-Kribi, Bertoua-Garoua-Boulaï, Ayos-Abong-Mang-Dimako, Douala-Edéa et j'en oublie... Qu'on se le dise, le linéaire routier camerounais est pourri. Quant aux causes et de l'avis des ingénieurs des travaux publics, les causes principales sont les attributions des marchés fantaisistes par les maîtres d'œuvre que sont les différents départements ministériels sectoriels ayant en charge les questions des routes que sont en prime les travaux publics et celui du développement urbain et de l'habitat. À leur tour, les maîtres d'ouvrages dont certains héritent de marchés fictifs se livrent à un laxisme notoire dans la réalisation des routes qui n'obéissent très souvent à aucune norme en la matière. À des endroits, le bitume de la chaussée n'atteint même pas les minimas de 10 centimètres d'épaisseur, sans compter, le manque de canalisation des eaux de ruissellement qui abime le goudron à un rythme effréné. D'ailleurs parfois, certaines routes s'ouvrent à la circulation alors même que les chantiers ne sont même pas encore livrés. Lorsque vous ajoutez à ce sombre tableau les trafics qui s'opèrent au niveau des pesages laissant la voix à la circulation des gros porteurs transportant des charges qui excédent les poids autorisés, la dégradation des axes connaît alors une accélération irrémédiable.

Fort de tout ce qui précède et avant la projection du film documentaire dans un instant, nous estimons pour notre part qu'il est urgent pour les chefs de département sectoriels en charge de nos routes de remettre sans délai leurs démissions pour incompétence caractérisée. Et nous exhortons  le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Paul BIYA à s’appesantir sur cette préoccupation sociale, car le bien-être des populations et le développement de notre pays y dépendent ».

Les questions de journalistes ont tourné autour de la démarche de travail ayant conduit au rapport. Les réponses du coordonnateur ont été sans équivoque.       

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