CAMEROUN :: Théâtre : Ana Lorvo tient son cœur :: CAMEROON
© Camer.be : Alain Ndanga | 08 Jul 2024 16:38:36 | 1353La comédienne française a donné deux spectacles inoubliables les 5 et 6 juillet derniers à l’Ifc de Yaoundé et à Othni, interprétant le rôle de Marianne dans la pièce dramatique écrite et mise en scène par Kouam Tawa.
Deux salles combles, les 5 et 6 juillet derniers : respectivement l’arène de l’Institut français du Cameroun (Ifc) et l’antre d’Othni. Comme à l’Ifc, la pièce Tiens ton cœur, pièce écrite et mise en scène par Kouam Tawa fait le plein d’œuf à Othni.
Le monologue d’Ana Lorvo, dans le rôle de Marianne, fait courir du beau monde. Des spectateurs en quantité et en qualité : entre professionnels de théâtre (comédiens, metteurs en scène, dramaturges) et communauté estudiantine (étudiants, enseignants et administrateurs d’instituts).
Ana Lorvo brille sous le feu des projecteurs du régisseur lumières, Roch-Amedet Banzouzi ; joue et fait chanter les mots sur la musique d’Abraham Nerl Kwemy ; étale sa parfaite maîtrise du jeu d’acteur sur la mise en scène de Kouam Tawa (diction irréprochable, parfaite occupation de la scène, émettrice d’émotions …).
Sur la scène, Ana Lorvo joue. Elle joue au point où l’on peut croire que c'était son dernier spectacle. Elle joue comme personne, sans s’économiser ; elle est trempée de sueur, se roule comme une Africaine éplorée sur la terre rouge du village de Sikati son mari, mort dans des circonstances troublantes. Marianne (Ana Lorvo) joue comme elle ne l’avait jamais fait. Elle pleure, ensuite rit. Chante, danse, slam, déclame. Elle joue ce texte dramatique comme si c’est une scène qu’elle vient de subir et dont elle relate. Elle joue avec les mots pour soigner ses maux.
Marianne touche les âmes. A l’image des larmes qui dégoulinent des yeux de l’étudiante en art et spectacle à l’Uy1 qui n’en pouvait plus. Elle porte en elle, les souffrances de Marianne, l’amie de l’ami Sikati, l’épouse de l’époux Sikati. Les autres étudiants gardent leur souffle et l’on entend à la fin des expressions telles que « mince, pas possible, mon Dieu » ou encore des interrogations « on peut jouer comme ça ? » ou bien encore « je suis venu, j’ai vu, j’ai appris ».
Marianne porte le poids de plusieurs angoisses, meurtrie par moult regrets, humiliée par une tradition africaine déshumanisante : elle vient de perdre son époux, « l’ami », Sikati. Elle ne peut pas porter le deuil, car la communauté, même les personnes qui la chérissaient quand elle est arrivée au village, dans sa belle-famille, l’accusent d’être à l’origine de la mort de leur frère, de leur fils. Pourtant Marianne n’avait que Sikati et rien que lui. Son crime c’est d’avoir, après toutes les tentatives avérées vaines du village, de conduire son mari, l’ami, dans un hôpital. Il est atteint lui, par une maladie mystique alors qu’il était engagé après avoir quitté le pays des Blancs, de développer son village. Un projet de très mauvais goût pour les notables conservateurs.
C’est eux qui décident d’emmener Sikati chez les tradipraticiens, et finalement Marianne en s’affairant de tenter la voie de la médecine moderne, l’ami est agonisant, fait ses adieux, en disant à son épouse d’une voix désespérée, Tiens ton cœur, une fois, deux fois, et trois fois. Après palabre, Marianne est condamnée à quitter le village, laissant tout derrière elle : des souvenirs avec l’ami, la tombe de l’ami où elle ne donnait aucune chance à la moindre herbe de pousser aux alentours. Marianne rentre étant bannie par tous. Elle crie ses angoisses, porte ses peines, cristallise ses malheurs, mais après ne garde aucune rancune envers ceux et celles qui l’ont calomniée. Elle rentre avec de la poussière prise près de la tombe de Sikati et qui maintient les liens avec son époux.
Réactions
Martin Ambara : « C'est une pièce qui a un très grand avenir »
Guy Francis Tami Yoba, enseignant en art et spectacles à l’Uy1 : « Ana Lorvo est une bonne comédienne qui connaît le métier »
Lire aussi
Scandale à la BEAC : Révélations sur le tribalisme dans les nominations des cadres camerounais :: CAMEROON
CAMEROUN :: Autoroute Yaoundé-Douala : En attendant les travaux, l'urgence de réparer les routes existantes :: CAMEROON
CAMEROUN :: aoundé : Un homme demande le divorce après 6 ans d'absence de son épouse :: CAMEROON
CAMEROUN :: Crise au sein des forces de sécurité en zone anglophone :détournement de primes et moral au plus bas :: CAMEROON
CAMEROUN :: Institut de Formation Professionnelle Ben Technology à Foumbot:Le Tremplin vers des Métiers d'Avenir :: CAMEROON
LE DéBAT
Afrique -Débat: Pourquoi la crise anglophone persiste au Cameroun? :: AFRICA
AFRIQUE :: Divorces dans la diaspora camerounaise en Europe : explications ? :: AFRICA
AFRIQUE :: Quand est-ce les Camerounais prendront enfin leurs responsabilités pour la gestion de leur équipe? :: AFRICA
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ? :: AFRICA
Canada - Cameroun, Liberté de manifestation partisane au Cameroun : Encore une incurie liberticide de Biya Paul ?
POINT DU DROIT
CAMEROUN :: La problématique du changement de nom en droit comparé :: CAMEROON
Les étapes et les frais de procédure du morcellement d'un terrain au Cameroun :: CAMEROON
L'obtention d'un titre foncier au Cameroun à l'issue d'une vente de terrain :: CAMEROON
Le jugement supplétif de rectification d'acte de naissance au Cameroun :: CAMEROON
CAMEROUN :: La procédure d'achat d'un terrain titré dans la ville de Yaoundé :: CAMEROON
partenaire
Vidéo de la semaine
Vidéo
il y a une semaine
CAMEROUN :: Les médias africains : un enjeu crucial pour contrôler le narratif continental :: CAMEROON
CAMEROUN :: Ngando Pickett : « C'est mon fils, je n'ai jamais mal parlé de lui » :: CAMEROON
Biya aux JO de Paris, absent à la Coupe du Cameroun : polémique sur ses priorités :: CAMEROON
CAMEROUN :: Éboulement sur la RN5 à Batié : circulation perturbée, itinéraires alternatifs mis en place :: CAMEROON
ÉTATS-UNIS :: Trump choque avec ses déclarations sur l'Ukraine : « Il n'y a plus d'Ukraine » :: UNITED STATES
il y a un mois