Paul Biya et les motos-taxis : Polémique autour d’une éventuelle candidature au Cameroun en 2025
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Paul Biya et les motos-taxis : Polémique autour d’une éventuelle candidature au Cameroun en 2025 :: CAMEROON

La récente déclaration qualifiant Paul Biya de « candidat des motos-taxis » a provoqué une vague de critiques au Cameroun. Alors que le président, âgé de 93 ans et au pouvoir depuis 43 ans, promet de « moderniser le pays », des milliers de jeunes survivent grâce aux motos-taxis, faute d’emplois stables. Cette contradiction interroge sur le bilan d’un régime souvent qualifié de dictature et sur les inégalités sociales qui fracturent la société.  

Paul Biya : 43 ans de pouvoir, quel héritage ?  
Arrivé au pouvoir en 1982, Paul Biya a longtemps cultivé l’image d’un « père de la nation ». Pourtant, le Cameroun reste classé parmi les pays les plus pauvres au monde, avec un taux de chômage des jeunes avoisinant 30 %. Les infrastructures manquent, les hôpitaux sont sous-équipés, et l’éducation publique peine à former une main-d’œuvre compétitive. Malgré cela, le président se présente à nouveau en 2025, suscitant incompréhension et colère chez une jeunesse désœuvrée.  

Les motos-taxis : Symbole d’une jeunesse abandonnée  
Dans ce contexte, les motos-taxis sont devenus le refuge économique de milliers de Camerounais. Ces conducteurs, souvent diplômés mais sans emploi, risquent leur vie quotidiennement pour gagner moins de 5 000 FCFA par jour. La comparaison avec le train de vie de la famille présidentielle – dont les membres fréquentent des hôtels luxueux – accentue le sentiment d’injustice sociale. « Comment Biya peut-il se dire proche des motos-taxis quand ses proches vivent dans l’opulence ? », s’indigne un conducteur à Yaoundé.  

Une candidature perçue comme une provocation  
L’annonce de la candidature de Paul Biya en 2025 va raviver les tensions. Pour ses détracteurs, ce choix incarne le mépris d’un régime sourd aux aspirations populaires. Les réseaux sociaux dénoncent une dictature qui instrumentalise la jeunesse à des fins politiques, sans lui offrir de perspectives. « On se moque de nous en associant Biya aux motos-taxis. C’est un symbole de notre échec collectif », lance une étudiante sur Facebook.  

La réaction de la « majorité silencieuse »  
Si le régime mise sur la passivité des Camerounais, certains observateurs évoquent une colère grandissante. Les inégalités sociales, combinées à la répression des opposants, pourraient transformer l’élection de 2025 en catalyseur de protestations. Reste à savoir si la jeunesse, épuisée par les promesses non tenues, choisira la rue ou la résignation.  

À l’approche de la présidentielle 2025, le Cameroun se trouve à un carrefour. La candidature de Paul Biya, perçue comme une provocation par une partie de la population, soulève des questions cruciales sur la légitimité du pouvoir et l’avenir d’une génération sacrifiée. Entre espoir de changement et crainte d’un nouveau statu quo, le pays retient son souffle.  

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