Le nouveau siège de l’Assemblée nationale baptisé « Palais de Verre Paul Biya »
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Le nouveau siège de l’Assemblée nationale du Cameroun, inauguré en novembre 2024, portera officiellement le nom de « Palais de Verre Paul Biya ». Cette annonce a été faite par le Président de l’institution, Cavaye Yeguie Djibril, lors d’une conférence de presse préparant la cérémonie de baptême prévue le 25 avril 2025 à Yaoundé. Ce choix symbolique, rendant hommage au chef de l’État en poste depuis 1982, soulève autant d’éloges que de critiques dans un contexte sociopolitique tendu.  

Un complexe moderne aux ambitions multiples  
Situé à Ngoa-Ekelle, ce bâtiment de 15 étages s’étend sur 37 500 m² et incarne la modernisation des infrastructures publiques camerounaises. Doté d’un hémicycle de 480 places et d’une salle de banquet pouvant accueillir 1 000 personnes, le Palais de Verre Paul Biya représente un investissement colossal de 55 milliards de FCFA, financé par la coopération Chine-Cameroun. Selon les autorités, cet édifice vise à renforcer l’efficacité du travail parlementaire tout en symbolisant l’ancrage du Cameroun dans la modernité.  

Hommage politique ou controverse ?  
La décision de baptiser le siège en l’honneur de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, divise l’opinion. Les partisans du régime saluent un geste légitime pour célébrer la longévité politique du président, qualifié de « pilier de la stabilité nationale ». À l’inverse, des voix critiques dénoncent une dérive patrimoniale, soulignant que le choix intervient dans un climat marqué par des défis économiques et des tensions sociales. « Nommer un édifice public d’une telle envergure après un dirigeant encore en fonction, c’est brouiller les frontières entre l’État et l’individu », analyse un politologue camerounais sous anonymat.  

Un projet aux retombées controversées  
Si le Palais de Verre Paul Biya est présenté comme une vitrine de la coopération sino-camerounaise, son financement suscite des interrogations. Le coût de 55 milliards de FCFA (environ 83 millions d’euros) est perçu par certains comme disproportionné dans un pays où 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les détracteurs pointent également l’opacité des contrats liés à ce projet, malgré les assurances gouvernementales sur leur conformité légale.

Cérémonie et réactions à venir  
La cérémonie du 25 avril 2025, qui réunira diplomates, élus et partenaires internationaux, pourrait catalyser les débats. Alors que le régime mise sur cet événement pour afficher son ouverture, des organisations de la société civile appellent à des mobilisations pacifiques pour dénoncer un « gaspillage des fonds publics ».

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