Conflit Foncier à Koutaba  : Retard de Justice et Lynchage Mortel
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Un drame choquant a récemment ensanglanté le département du Noun, à l’ouest du Cameroun, où deux voisins se sont affrontés jusqu’à la mort pour un conflit foncier. Alors que la justice tardait à trancher leur litige autour d’un lopin de terre, l’un des hommes a assassiné son rival avant d’être lynché par la communauté locale. Cette tragédie, survenue à Koutaba, illustre les risques explosifs des querelles territoriales non résolues et la fragilité des mécanismes de médiation locale dans les zones rurales.  

Contexte : Une région rurale sous tension  
Le département du Noun, région agricole du Cameroun, voit régulièrement éclater des disputes liées à la possession des terres. La terre, ressource économique vitale, devient souvent un enjeu de survie. Dans ce cas précis, le conflit foncier opposait deux familles depuis des mois, sans intervention efficace des autorités locales. Selon des experts, près de 40% des violences communautaires dans l’ouest du Cameroun découlent de tels litiges, aggravés par des procédures judiciaires interminables.  

Le drame de Koutaba : chronique d’une escalade annoncée  
Les faits remontent à une dispute autour d’une parcelle utilisée pour la culture vivrière. Malgré des plaintes déposées, la justice tardait à trancher, laissant les tensions s’envenimer. L’un des voisins, exaspéré par l’attente, aurait brandi une machette pour régler le conflit par la force. Son acte meurtrier a déclenché une réaction violente de la population, qui l’a lynché dans un mouvement de colère collective. Ce double drame met en lumière l’urgence de renforcer les solutions pacifiques et les structures de dialogue dans les zones reculées.  

Les failles systémiques : justice lente et absence de médiation  
Au Cameroun, les retards judiciaires sont légion, notamment dans les affaires civiles. Les tribunaux locaux, sous-équipés et surchargés, peinent à répondre rapidement aux litiges. Pourtant, des alternatives comme la médiation locale, encadrée par des chefs traditionnels ou des ONG, existent. Mais leur mise en œuvre reste sporadique, faute de moyens ou de volonté politique. Résultat : les citoyens se sentent abandonnés, et les règlements de compte deviennent une « justice » parallèle.  

Prévenir de nouvelles tragédies : pistes d’action  
Pour éviter que Koutaba ne soit un exemple parmi d’autres, plusieurs mesures sont envisageables :  
1. Former des médiateurs communautaires pour désamorcer les conflits avant l’explosion.  
2. Instaurer des tribunaux mobiles dans les zones rurales pour accélérer les procédures.  
3. Sensibiliser les populations aux dangers de l’autogestion violente des litiges.  
4. Collaborer avec les chefs traditionnels pour légitimer les processus de conciliation.  

Ce drame rappelle que les violences communautaires ne sont pas une fatalité. Investir dans la justice, la médiation et l’éducation reste la clé pour briser le cycle de la vengeance.  

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