Dans les coulisses de la politique camerounaise, des révélations surprenantes émergent concernant la création du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Selon des informations divulguées par l'homme politique Vincent Sosthène Fouda, le parti politique dirigé par Maurice Kamto n'aurait pas été initialement destiné à ce dernier, mais plutôt conçu comme un tremplin pour l'ancien ministre d'État Marafa Hamidou Yaya.

Cette histoire politique commence en 2012, année charnière pour la politique camerounaise. Après avoir quitté le gouvernement, Marafa Hamidou Yaya effectue une visite triomphale à Garoua, sa région natale, où il est accueilli avec tous les honneurs. Durant ce séjour, il rend visite au lamido de Rey-Bouba, recevant les attributs de Prince. Ces événements témoignent de l'influence grandissante de l'ancien ministre et de ses potentielles ambitions présidentielles.

Le destin politique de Marafa connaît un tournant dramatique lorsque, moins de deux mois après cette visite, il est arrêté dans le cadre de l'affaire dite de "l'avion présidentiel". Condamné à 25 ans de prison en septembre 2012, Marafa voit ses ambitions politiques brutalement interrompues. Cette condamnation, qu'il conteste fermement, est considérée par certains comme une manœuvre visant à écarter un potentiel rival du pouvoir.

C'est dans ce contexte que le MRC aurait été créé. Selon les révélations de Vincent Sosthène Fouda, qui affirme tenir ces informations d'Alain Fogué et d'Ekwalla Dibotti (beau-frère de Marafa), le parti devait initialement servir de plateforme politique pour le Yerima de Garoua. L'incarcération de Marafa aurait donc ouvert la voie à Maurice Kamto pour prendre la tête du mouvement.

Cette version des faits jette un nouvel éclairage sur l'ascension politique de Kamto, qui s'est imposé comme l'une des principales figures de l'opposition camerounaise. Professeur de droit international et ancien ministre délégué à la Justice, Kamto s'est fait connaître lors de l'élection présidentielle de 2018, où il s'est déclaré vainqueur face au président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.

Depuis, le MRC est devenu l'un des principaux partis d'opposition au Cameroun. Le parti continue de contester la légitimité du pouvoir en place et de militer pour des réformes démocratiques. Récemment, Kamto a dénoncé ce qu'il considère comme des manœuvres visant à l'empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Ces révélations sur les origines du MRC soulèvent des questions sur les dynamiques de pouvoir au Cameroun. Elles illustrent comment les trajectoires politiques peuvent être influencées par des événements imprévus et des interventions judiciaires controversées.