Affaire Diane Yangwo : Shanda Tonme en colère et interpelle le juge MEDOU DANY L’OR
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CAMEROUN :: Affaire Diane Yangwo : Shanda Tonme en colère et interpelle le juge MEDOU DANY L’OR :: CAMEROON

Dans une lettre amère adressée au juge au tribunal de grande instance du Wouri,  Shanda Tobme, par ailleurs,Médiateur Universel, Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) et Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR) s'indigne face à la condamnation trop clémente le 1er avril dernier de l'assassin de la jeune enseignante Diane Yangwo .
 
Lire ici sa lettre 
 
LETTRE OUVERTE 
A Mme MEDOU DANY L’OR
Juge au tribunal de grande instance du Wouri
Douala
 
EN MEMOIRE DE DIANE YANGWO
Femme, mère de famille, citoyenne et victime sacrificielle 
de trop d’une perversion judiciaire qui n’a fait que profaner sa sépulture
 
Madame le juge,
 
Certaines larmes ne cessent jamais, certains crimes ne s’oublient jamais, certains criminels ne passent jamais inaperçus, et certains cris finissent toujours par être entendus, conduisant des gens sales et infectes pour la société à rendre compte, à subir enfin les punitions divines trop longtemps retardées ou étouffées. Un homme assassine la mère de ses enfants, la fille d’autrui, et il est laissé libre. C’est quoi ça ?
 
Ce qui caractérise dorénavant notre société, c’est le sentiment d’une profonde impunité, secrétée non pas par de pauvres et insaisissables maigrichons de vandales baptisés microbes, mais d’avantage par des gens bien d’en haut, de la classe des respectés et respectables, en col blanc ou en toge, en robe ou en costume noir, étalant avec ostentation, leurs privilèges, pouvoirs et prérogatives sataniques.
 
Madame, 
Quoi qu’il advienne après, et quoi que vous en pensez, je veux donner de la voix, élever le ton, transgresser certaines limites de l’outrage, pour vous exprimer ma suprême colère. A ceux qui s’interrogent sur votre féminité, votre statut d’être humain, votre sens du devoir, de l’éthique et de la morale, je voudrais dire un seul mot : patience, le diable existe et il a un visage d’ange, il est parmi nous, partout.
 
Je ne vous accuserai pas d’avoir tué une femme, une mère de famille, une compatriote et un être humain qui aspirait à vivre en paix dans une famille avec mari et enfants. Je ne vous traiterai pas de diable, de criminelle, de magistrat insensée ou encore de sorcière, mais je ne vous défendrai pas si d’autres le font. Vous avez brisé tant de cœurs, souillé tant d’espoirs et trahi la profession, compromis l’image du système judiciaire, vandalisé les canons du droit. C’est une grave effraction contre l’éthique et l’humanité, contre votre quiétude et le destin de votre famille, contre la république. La haute trahison n’est jamais loin, et les sentences cruelles qui illuminent et éclairent les souillures qui se cachent sous la robe de certains magistrats, n’ont point besoin d’alerte ni de tambours pour révéler l’identité des mains ensanglantées, des plumes maléfiques et des méchancetés cousues de mille haines, de corruptions et de trahisons.
 
Demain c’est bientôt, et après-demain c’est au bout de la nuit et de la rue. Nul n’échappera à la sentence des vengeurs, et nul ne méconnaîtra son bilan, tant les tribunaux populaires que nous travaillons à éviter, seront sans aucune pitié. Parce que vous avez décidé de tuer une deuxième fois Diane Yangwo, je vous fais le salut des fascistes, en vous décernant la palme de l’insouciance, de la provocation, de l’humiliation et de l’injure de l’ensemble à l’endroit de la société, dans votre ardeur à profaner la mémoire de votre sœur.
 
Mais au plus profond, il restera les interrogations lancinantes : pourquoi sommes-nous devenus si méchants et si irresponsables ? Pourquoi aspirons-nous de plus en plus, à donner une image d’anarchie à notre pays et à secréter partout des injustices ? Quand de la hauteur de vos responsabilités et sous les secrets de votre robe noire, votre toge, vous faites ce que vous avez fait, que reste-il véritablement de la république, de l’Etat, des institutions, de l’humanité tout court au Cameroun ? Il m’est revenu que vous n’avez aucun remords, mais j’assume en vous disant, que demain et après-demain, seront des rivières de remords. A tous ceux qui comme vous, ont fait le choix de l’anarchie, de la corruption et du désordre, je n’ai qu’un seul message : Je vous pardonne, car c’est le diable qui a guidé vos actes et qui guide vos pas.
 
Puisse la mémoire de Diane Yangwo ainsi que celles de toutes les autres, les martyrs de son genre, reposer en paix.
 
N’ayez crainte de rien, ce sont votre être, votre genre, votre caractère et votre espèce qui sont en vedette. Je respecte tout cela, et vous présente mes excuses par anticipation, si vous avez ressenti de l’offense dans mes propos. Je n’ai fait que parler mon cœur. Le Cameroun est à construire et non à détruire, nous conseille le président Paul Biya, mais j’ai la ferme conviction que vous, vous la détruisez, sciemment.
 
Avec ma fraternelle et sincère considération./.
Yaoundé, le 10 Avril 2025

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