En octobre 2008, Maître Sikati, avocat au Cameroun, a vécu une expérience terrifiante face au Lieutenant-Colonel Joël Émile Bamkoui, alors commandant du Groupement de Gendarmerie du Littoral. Ce récit, qui aurait pu tourner au drame, met en lumière les abus de pouvoir et les retournements de situation judiciaire.  

Une Perquisition Sous Menace  
L’histoire commence lorsque Bayiha A, un entrepreneur spécialisé dans le montage d’échafaudages, contacte son avocat en panique. Des gendarmes, armés et en grand nombre, ont investi son entreprise. Sur place, Maître Sikati découvre près de 50 militaires, dirigés par des officiers supérieurs.  

Conformément à la loi, l’avocat demande à voir le mandat de perquisition signé par le Procureur de la République. Refusant de céder à la pression, il insiste pour que la procédure soit respectée. C’est alors que le Lieutenant-Colonel Bamkoui entre en scène, menaçant de "flinguer" Maître Sikati s’il ne coopérait pas immédiatement.  

La Peur d’une Fin Tragique  
Pendant près de 30 minutes, l’avocat croit sa dernière heure venue. Il pense à sa famille, notamment à son nouveau-né âgé d’à peine un mois et demi. Un gendarme, compatissant, lui murmure même : "Courage Maître, vous faites bien votre travail." Finalement, les militaires se retirent sans autre explication.  

Le lendemain, Maître Sikati apprend que Bamkoui a été retenu par une réunion à la Préfecture du Wouri. Peu après, le colonel est arrêté pour le meurtre de l’inspecteur Hervé Michel Mapuro Njifon, mettant fin à toute poursuite dans l’affaire de perquisition.  

Le Retournement du Destin  
Aujourd’hui, Joël Émile Bamkoui, admis à la retraite, est confronté à des enquêtes judiciaires. Ironie du sort, celui qui méprisait les avocats en appelle désormais à leur aide. Maître Sikati imagine ses supplications : "Maître, fais tout pour qu’on ne me garde pas… Maître, j’ai des problèmes de santé…"  

Ce récit soulève des questions cruciales sur l’abus de pouvoir, la justice et l’importance du respect des procédures légales. Comme le conclut l’avocat : "Celui qui exerce le pouvoir doit toujours envisager sa fin en travaillant pour le bien."