Paul Biya et la succession : comment il prépare son fils Franck Emmanuel Biya
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La récente nomination de 28 nouvelles figures au sein du Comité central du RDPC a marqué un tournant dans la stratégie politique de Paul Biya. Selon plusieurs analystes, ces changements traduisent une volonté claire du président camerounais de réaffirmer son autorité et de poser les bases de l'avenir politique du pays. Franck Emmanuel Biya, son fils, semble être la clé de cette transition discrète mais méthodique.

Un pouvoir centralisé et sans vice-présidence

Depuis plusieurs années, des rumeurs circulent sur la création d’un poste de vice-président, destiné à préparer en douceur une succession. Pourtant, Paul Biya a toujours refusé cette option. Selon une source proche du pouvoir, cette éventualité ne se concrétisera probablement qu’après son départ. En attendant, il demeure l’unique maître du jeu, imposant ses choix et écartant toute tentative d’opposition interne.

Élimination des ambitieux du RDPC

Dans une démarche bien orchestrée, Paul Biya réorganise le RDPC en éliminant progressivement les figures qui pourraient contester son autorité ou s'opposer à son plan de succession. La refonte du Comité central et la future restructuration du Bureau politique visent à installer des personnalités fidèles à sa vision. Seuls ceux qui adhèrent à cette ligne politique sont maintenus ou promus.

Le rôle stratégique du Sénat

La nomination de Robert Nkili, oncle de Franck Emmanuel Biya, au poste de vice-président du Sénat n’est pas anodine. Ce choix vise à assurer un contrôle total sur cette institution clé en cas de vacance du pouvoir. En centralisant les leviers du pouvoir au sein d’un cercle restreint, Paul Biya verrouille les alternatives possibles et prépare un terrain stable pour son fils.

Franck Emmanuel Biya, un héritier "vierge politiquement"

Contrairement aux figures historiques du régime, Franck Emmanuel Biya n’a jamais occupé de poste électif ni de fonction administrative d’envergure. Cet élément joue en sa faveur, car il ne peut être associé aux affaires de corruption qui ont marqué certains hauts cadres du pouvoir. Cette neutralité permet de le présenter comme une figure nouvelle, capable de rompre avec les pratiques du passé tout en garantissant une continuité du régime.

Vers une reprise de l’opération Épervier

Le septennat 2025-2032 pourrait être marqué par un durcissement des politiques judiciaires contre les anciens dignitaires du régime. L’opération Épervier, connue pour avoir conduit plusieurs hauts responsables en prison, devrait être relancée avec davantage de vigueur. De nombreux biens mal acquis pourraient être saisis, et de nouvelles arrestations ne sont pas à exclure. Le cas de Polycarpe Abah Abah, ancien ministre des Finances, constitue un exemple de ce qui pourrait attendre d’autres figures du régime actuel.

Un avenir politique sous contrôle

En consolidant son pouvoir et en préparant méthodiquement le terrain pour son fils, Paul Biya montre qu’il reste maître du destin politique du Cameroun. La réorganisation du RDPC, le contrôle des institutions stratégiques et la neutralisation de potentiels rivaux sont autant de signes indiquant que la transition est en cours, sous une apparente continuité.

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