Voici pourquoi Vincent Aboubakar a pris la parole lundi dernier.
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CAMEROUN :: Voici pourquoi Vincent Aboubakar a pris la parole lundi dernier. :: CAMEROON

Nous avons mené notre enquête. Et même si tout ne nous a pas été révélé, ce qui s’est passé ce lundi soir ressemble bel et bien à une prise de pouvoir, destinée à contrecarrer un coup qui se préparait en coulisses. Depuis plusieurs semaines, la Fecafoot s’active dans l’ombre, échafaudant des stratagèmes pour pousser Marc Brys vers la sortie. L’instance dirigeante ne veut plus de lui. Ils sont déterminés à le faire partir, coûte que coûte. Ce n’est pas seulement à cause de sa liberté de parole — la question est bien plus profonde. Deux véritables problèmes se posent. D’abord, l’équipe nationale est aujourd’hui infiltrée par un réseau de parrains.

Des figures de l’ombre qui contrôlent certains joueurs. Certains payent pour jouer, d’autres sont contraints d’intégrer des cercles fermés. Les Lions Indomptables sont littéralement « encerclés », idéologiquement et spirituellement. Il s’agit là d’une guerre souterraine entre écoles de pensée, entre influences ésotériques et ambitions personnelles. C’est un affrontement violent, car il s’agit de démanteler un système installé depuis longtemps. Il se dit que, par le passé, après chaque match, les joueurs devaient déposer des sommes en espèces à des  mains fictives   figures puissantes tapies derrière les rideaux.  Et ces maîtres passaient même des coups de fil aux joueurs  à l’étranger, sollicitant des faveurs personnelles. Ce genre de pratiques n’existe plus. Marc Brys, aujourd’hui, est sur le point de démissionner. Informés de cette décision, les joueurs ont préféré agir les premiers, persuadés qu’il vaut mieux pactiser avec le diable qu’on connaît que de risquer de tomber sur pire.

Certains d’entre eux, notoirement hostiles à Samuel Eto’o – et dont nous tairons les noms – ont aussitôt compris que le départ de Brys signerait aussi, une fois de plus, la fin de leur aventure avec les Lions Indomptables. Pour éviter ce scénario, ils ont incité Vincent Aboubakar à s’exprimer publiquement. D’abord hésitant, Aboubakar a finalement pris la parole. Un autre joueur se serait prononcé s’il ne s’engageait pas,  mais ce dernier aurait sans doute créé un véritable tollé médiatique, avec un impact viral bien plus retentissant que celui du capitaine Aboubakar. La pression devenant évidente, Aboubakar a décidé d’entrer dans l’histoire, puisqu’on lui aurait fait comprendre que le départ de Marc Brys mettrait également un coup d’arrêt à son rêve de battre le record de buts  – un objectif qu’il poursuit avec acharnement, et que tout le monde soutient.

C’est là que se joue la véritable bataille : Vincent Aboubakar est en passe de dépasser un mythe, et dans l’histoire du sport, les légendes se détruisent souvent pour préserver leur couronne. Il se pourrait que certains ont déclaré que si  Marc Brys devait partir, les Lions pourraient aller jusqu’à décréter une grève générale. Le climat, au sein de la sélection, est devenu délétère.  Le gouvernement a commis une erreur qu’il refuse de réparer au niveau de la Fecafoot, mais cela finira par se retourner contre lui. Le moment n’est pas encore venu pour qu’il le comprenne. La division dans le football risque de fracturer profondément le Cameroun, en ravivant les clivages partisans. Ce processus vient d’être enclenché, désormais alimenté par les partisans de Vincent Aboubakar d’un côté, et ceux de Samuel Eto’o Fils de l’autre. Tout ceci n’est qu’une tragi-comédie aux allures sportives, mais dont la nature est profondément politique.

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