Le Nigeria accuse officiellement le Cameroun d’avoir annexé illégalement des portions de son territoire, notamment les îles de mangrove d’Efiat-Mbo, dans l’État d’Akwa Ibom. Cette situation pourrait déclencher de nouvelles tensions diplomatiques entre les deux pays, déjà en désaccord sur plusieurs questions frontalières.  

Une motion sénatoriale révélatrice  
Le Sénat nigérian a mis en place une commission d’enquête après l’adoption d’une motion présentée par le sénateur Aniekan Bassey. Celle-ci dénonce l’annexion illégale de territoires nigérians par le Cameroun, en violation des traités anglo-allemands de 1913 et de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) de 2002.  

Exploitation illégale de ressources énergétiques  
Selon les sénateurs, plus de 2 560 puits de pétrole et de gaz situés dans ces zones sont exploités clandestinement par le Cameroun, privant ainsi le Nigeria de revenus considérables. Les autorités camerounaises imposeraient également leurs lois aux Nigérians vivant dans ces zones, aggravant les tensions locales.  

Menaces économiques et sécuritaires  
Les îles de mangrove concernées abritent des routes de pêche stratégiques et d’importantes réserves d’hydrocarbures. Le Nigeria affirme que 16 villages, reconnus par sa Constitution, sont menacés par cette politique expansionniste. Le sénateur Abdul Ningi a exhorté le gouvernement à agir rapidement pour sécuriser ces territoires.  

Vers une escalade diplomatique ?  
Le président du Sénat nigérian, Godswill Akpabio, a souligné l’importance économique de ces zones pour tout le pays. Un comité a été formé pour enquêter et proposer des solutions. Des discussions entre Abuja et Yaoundé semblent inévitables, mais la situation reste volatile.