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© Camer.be : Franck Bafeli
- 18 Mar 2025 09:21:34
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Le Tchad va-t-il fermer ses portes devant Abou Dhabi ? :: CHAD
Au cours des derniers mois, plusieurs changements sont intervenus dans la politique étrangère du gouvernement Déby, caractérisé par la réorganisation de ses priorités en matière de partenariats internationaux de manière à servir ses intérêts économiques, sécuritaires et politiques.
Parmi ces changements figurent la fin de la coopération militaire avec Paris et son remplacement par un rapprochement avec la Turquie, ainsi qu'une tentative de normaliser les relations avec le gouvernement soudanais dirigé par Al-Burhan, et en parallèle une réduction de la coopération avec Abou Dhabi, et sans oublier le travail énorme qui a été fait pour construire des partenariats constructifs et solides avec les pays de l'AES sur les plans économique et militaire.
Pour le gouvernement Déby, ces développements survenus en peu de temps servent un seul objectif : apporter la sécurité, la stabilité économique et politique au Tchad.
Après que le gouvernement tchadien ait été exposé à de fortes pressions internationales et régionales, en plus des menaces répétées du gouvernement soudanais de soutenir la rébellion pour déstabiliser le pays, en raison de sa complicité avec le gouvernement d’Abou Dhabi dans l’approvisionnement en armes et munitions des Forces de soutien rapide soudanaises, Déby a décidé de mettre fin à toutes ces menaces et pressions à travers une série de mesures et de décisions qu’il a récemment commencé à mettre en œuvre.
Remplacer le partenariat français par son homologue turc dans le domaine militaire
Immédiatement après que les forces françaises ont cédé à leur homologue tchadienne les bases d'Abéché, près de la frontière soudanaise, et de Faya Largeau, situées près de la frontière libyenne, Ankara s'est empressée, mi-janvier, de négocier avec le gouvernement de N'Djamena afin de conclure un accord qui lui permettrait d'utiliser les deux bases pour déployer des drones d'attaque et de surveillance et, en échange, de former l'armée de l'air tchadienne à leur utilisation, en plus de sécuriser les zones frontalières avec les pays voisins témoins de conflits locaux.
L'analyste politique et expert en affaires sécuritaires ''........'' estime qu'à travers cette démarche, le gouvernement Déby voulait exprimer à Al-Burhan ses bonnes intentions face aux tentatives d’Abou Dhabi de faire passer des munitions et des armes par voie terrestre via le poste frontière d’Adré avec le Darfour aux Forces de soutien rapide.
Avant cela, plusieurs medias et sites d'informations tchadiens et africains avaient publiés des rapports montrant la complicité des forces françaises stationnées à Abéché pour aider les Émirats arabes unis à faire entrer des armes au Darfour via la zone de transit d'Adré.
L'expert en sécurité a ajouté que les drones turcs ''Bayraktar TB2'' ont en réalité contribué à limiter le flux d'armes vers les Forces de soutien rapide, ce qui leur a fait subir de lourdes pertes au Soudan et les a poussées au repli.
Selon des sources proches de la présidence tchadienne, la rencontre qui a eu lieu entre l'ambassadeur des Émirats arabes unis au Tchad, Rashid Saeed Al Shamsi, et le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abdoulaye-Sabre Fadoul, le 28 février, est intervenu à la demande du gouvernement Ben Zayed pour demander des éclaircissements sur les conditions de déploiement de ces drones turcs.
Une tentative de normalisation des relations avec le gouvernement Al-Burhan
''Nom de l'expert'' a commenté la visite effectuée par les deux émissaires du président Déby à Port-Soudan le 2 mars dernier, expliquant que son objectif était de rétablir les relations avec le gouvernement Al-Burhan. Cependant, ce dernier a exigé la fermeture de la base d'Amdjarass, comme condition préalable à la normalisation des relations entre les deux pays, comme le précise un rapport publié par le site africain ''Jeune Afrique'' le 14 mars.
De son point de vue, cette visite a provoqué la colère du gouvernement Ben Zayed, qui a adressé le 3 mars une invitation urgente au président tchadien Mahamat Idriss Déby, alors que ce dernier s'apprêtait à effectuer une visite d'inspection dans la ville d'Amdjarass, selon ce qu'ont rapporté certains sites d'information citant le site d'information "Tchad One".
Türkiye intervient en tant que médiateur entre Al-Burhan et Déby
Pour la Turquie, le Tchad n’est pas moins important stratégiquement que le Soudan. Par conséquent, en soutenant le gouvernement de Déby, il facilitera la promotion de ses intérêts au Soudan.
Selon des sources sécuritaires tchadiennes, Ankara a envoyé le 5 mars son ambassadeur au Tchad, Cem Utkan, où il a rencontré le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abdoulaye-Sabre Fadoul, et lui a fait part des préoccupations du gouvernement soudanais concernant la fermeture de la base d'Amdjarass, qui constitue un obstacle à la normalisation des relations entre les deux pays. En outre, l'ambassadeur turc a confirmé l'intention de son pays d'apporter la stabilité au Tchad.
Déby envisage de fermer l'aéroport d'Amdjarass, mettant ainsi fin aux espoirs d'Abou Dhabi
Selon un rapport récemment publié par le journal français ''Le Monde'', basé sur des images satellite, 12 avions de transport Ilyushin Il-76, auparavant utilisés pour transporter des armes et des munitions aux Forces de soutien rapide, ont été transférés de l'aéroport d'Amdjarass à l'aéroport de la capitale, N'Djamena.
L'expert tchadien estime que le transfert des opérations logistiques vers N'Djamena est dû aux procédures de fermeture de la base d'Amdjarass, que le président Déby est allé personnellement inspecter.
Toutefois, le site africain "Jeune Afrique" rapporte que Déby a pris cette décision malgré l'opposition de certains de ses conseillers.
Abou Dhabi trouve un partenaire alternatif pour soutenir son allié Hemedti
Selon ''Jeune Afrique'', les tensions apparues dans les relations entre Abou Dhabi et N'Djamena ont contraint les autorités émiraties à rechercher une solution alternative en Centrafrique, afin de continuer à soutenir leur allié Hemedti.
Le 6 mars 2025, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan a rencontré Faustin Archange Touadéra, président de la République centrafricaine, au Beach Palace d'Abou Dhabi. Lors de cette réunion, plusieurs accords ont été signés dans divers domaines de l'économie, du commerce, de l'investissement, des énergies renouvelables et des infrastructures.
L'expert tchadien croit que ces accords ne sont rien d'autre qu'un camouflage utilisé par les Émirats arabes unis pour transmettre l'aide militaire aux Forces de soutien rapide.
Il a ajouté qu'après que N'Djamena ait fermé ses portes face à Abou Dhabi, cette dernière s'est tournée vers la République centrafricaine en raison de sa proximité avec la région du Darfour, avec laquelle elle a une frontière de 174 kilomètres, en plus d'exploiter l'extrême pauvreté que connaît ce pays.
Conclusion
En conclusion, et selon l'avis de l'expert tchadien ‘’…….’’, les décisions récemment prises par Déby concernant la sécurisation de la frontière avec le Soudan voisin avec l'aide des Turcs et la fermeture de la base d'Amdjarass contribueront efficacement à ramener la stabilité politique et sécuritaire au Tchad. D'une part, le Soudan retirera ses accusations contre le Tchad devant le Conseil de sécurité, et d'autre part, il mettra fin aux menaces posées par les forces rebelles tchadiennes en normalisant les relations avec le gouvernement Al-Burhan, qui menace souvent de soutenir ces forces.
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