Ventes de Terres de la MAGZI : Les Dessous d’une Décision Gouvernementale Contestée
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Un mois après le décret du 12 février 2025 du Premier ministre John Ngute autorisant la vente des terres de la MAGZI, les détails de cette opération commencent à émerger. Si l’objectif officiel est de délocaliser les activités industrielles du centre-ville de Yaoundé vers les zones périphériques, les véritables enjeux résident dans les conséquences des décisions judiciaires liées à l’expropriation des populations locales. Deux arrêts de la Cour Suprême ont réhabilité les droits fonciers de plusieurs familles autochtones, remettant en cause la gestion des terres par l’État.  

Les Décisions de la Cour Suprême  
En 2012, la Cour Suprême a rendu un arrêt (n°15/AP/2012/CA/CS) confirmant une décision de 2010, réhabilitant les titres fonciers de plusieurs familles autochtones dépossédées de leurs terres. Ces décisions, revêtues de l’autorité de la chose jugée, ont obligé l’État à restituer les terres concernées. Parmi les titres réhabilités figurent les numéros 3076, 3538, 3907, 4944, 5364, 6481, 6285, 7752, 8953, 9036, 9778, 10494, 20313, 26431 des départements du Mfoundi et du Nyong et Sanaga.  

Contrairement à ses prédécesseurs, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi, a exécuté ces décisions malgré leur impact défavorable pour l’État. Cette démarche a permis de consolider les droits des autochtones sur leurs terres, mais a également réduit la superficie exploitée par la MAGZI.  

Les Conséquences pour la MAGZI  
La MAGZI, entreprise publique chargée de la gestion des zones industrielles, a vu sa superficie totale diminuer suite à ces restitutions. Cette situation a provoqué l’opposition des dirigeants de la MAGZI et de certains industriels, qui tentent par des manœuvres douteuses d’empêcher l’application des décisions de la Cour Suprême. Ces acteurs contestent la réduction des terres disponibles pour les activités industrielles, arguant que cela pourrait nuire au développement économique de la région.  

Les Enjeux pour les Populations Autochtones  
Lors de l’établissement des titres fonciers de la MAGZI, des milliers de personnes des quartiers Mvan et Nsam avaient été expropriées sans être relogées. Les décisions de la Cour Suprême ont donc rétabli leurs droits, mais ces familles restent vulnérables face aux pressions des industriels et des autorités locales. La question du recasement et de la compensation reste un sujet épineux, souvent ignoré par les parties prenantes.  

Le décret autorisant la vente des terres de la MAGZI révèle des tensions profondes entre les intérêts économiques, les droits des populations autochtones et les décisions judiciaires. Alors que le gouvernement cherche à relocaliser les industries, les autochtones réclament justice et réparation. La gestion de ce dossier par le ministre Henri Eyebe Ayissi montre une volonté de respecter les décisions de la Cour Suprême, mais les pressions politiques et économiques pourraient compromettre cet équilibre fragile.  

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