Qui sont les vendeurs de Bobolos dans le 18ᵉ ?
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FRANCE :: Qui sont les vendeurs de Bobolos dans le 18ᵉ ?

Au cours d’une émission diffusée hier sur une chaîne de télévision animée par Parfait Ayissi, l’un de ses invités a affirmé que la majorité des Camerounais vivant en France étaient des demandeurs d’asile et des sans-papiers. Cette déclaration est erronée. Certes, certains sont en situation irrégulière, mais cela ne se lit pas sur leur visage puisque personne ne dira si tu as les papiers ou pas. Par ailleurs, les Camerounais les plus astucieux savent comment s’adapter afin d’obtenir leurs papiers après un certain temps. En Italie, il n’y a pratiquement pas de sans-papiers, car ce pays a mis en place un processus d’intégration permettant aux personnes présentes sur son territoire d’obtenir un statut légal.

Il est vrai que beaucoup de Camerounais demandent l’asile, mais cela s’explique par le fait que cette procédure leur est souvent proposée comme un moyen rapide d’obtenir des papiers. Par ailleurs, l’asile politique n’est pas exclusivement lié aux questions politiques : il peut être accordé pour des raisons familiales ou à des ressortissants de pays en guerre. Là où cet invité a montré son ignorance, c’est lorsqu’il a affirmé que les Camerounais vendaient des  Bobolos. Certes, c’est une réalité, mais j’ai mené mon enquête, et voici ce qu’il en est réellement. La plupart d’entre eux travaillent à temps partiel ou prêtent leurs papiers à d’autres personnes pour travailler à leur place. Certains sont en retraite et continue de mener une activité pour ne pas se laisser aller. D’ailleurs, une grande partie des maisons construites à Ngosso appartiennent aux vendeurs de prunes, de Bobolos ou de poissons fumés. Allez y voir la maison de ces gens-là au Cameroun, vous n’en reviendrez pas. Ces commerçants réalisent un bénéfice minimum de 300 euros par jour.

Allez dire à quelqu’un qui gagne autant d’aller travailler dans un bureau, il se moquera de vous  ! ces mêmes vendeurs ont de l’argent frais. Ils organisent des tontines de 1 000 euros par mois. Ce que je dis, je l’ai vu, et je le sais, car j’ai des contacts là-bas. D’ailleurs, chaque Camerounais à Paris connaît au moins une personne dans le 18ᵉ arrondissement. Ce commerce est exercé librement : c’est leur entreprise, ils ne dépendent de personne, et personne ne dépend d’eux, si ce n’est la police qui les dérange de temps à autre. D’ailleurs, s’ils n’avaient pas de papiers, ils n’oseraient pas exercer à cet endroit et de cette façon ; au moindre intervention de la police c’est le rapatriement immédiat. Cet invité a donc cherché à impressionner ceux qui ne connaissent pas l’Europe.

Concernant la BAS, son raisonnement peut être  vraisemblable, car il est matériellement difficile de concilier un travail et un engagement actif dans une lutte politique et d’aller de pays en pays pour mener des opérations. Toutefois, nous savons qu’ils bénéficient de financements occultes, et c’est grâce à ces fonds qu’ils vivent. Par ailleurs, sous la pression de leurs financiers, ils sont amenés à organiser des actions commandos de temps à autre. Quant à Richard Bona, il ne faut pas oublier qu’il est Douala. Et un Douala ne s’attarde pas sur les grandes maisons : ce qui compte pour lui, c’est son style vestimentaire et sa musique, une petit studio qui lui sert de chambre et le tour est joué. Parce qu’ici celui qui a la maison la présente toujours sur les réseaux..

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