

-
© Correspondance : CM 60
- 05 Mar 2025 07:57:41
- |
- 565
- |
CAMEROUN :: DÉCLARATION COMMUNE Sur les propos méprisants tenus à l’égard d’Ernest OUANDIÉ par Elimbi Lobé :: CAMEROON
Le peuple camerounais, le peuple africain et l’ensemble des forces révolutionnaires et progressistes de notre continent condamnent avec une grande indignation les propos tenus par M. ELIMBI LOBÈ, un acteur politique de notre pays, au cours d’une émission de grande écoute le 23 février dernier, assimilant Ernest OUANDIÉ, l'un des plus illustres combattants de l'indépendance du Cameroun à un vulgaire "bandit".
Ces propos infâmes et diffamatoires étant pour lui le moyen de réduire Ernest Ouandié à la communauté Bamiléké.
Par ailleurs, nous avons noté avant cette sortie malencontreuse de ce personnage, la volonté de certains membres du régime de réduire les nationalistes à des personnalités peu honorables. Alors que la colère des camerounais ayant poussé certains parmi eux à saccager quelques représentations diplomatiques en janvier 2019, le ministre délégué auprès du ministre de la justice, M. MOMO Jean De Dieu s'est empressé d'affirmer que ce sont les enfants des bandits et assassins qui avaient terrorisé les camerounais. Il conclut que nous continuons de souffrir à cause de la mauvaise graine que les maquisards ont laissée. Interviewé par le journal Jeune Afrique en 2015, M. SEMENGUE Pierre, ancien chef d'État major des armées du pays, s' est empressé à son tour de traiter les nationalistes camerounais qui luttaient pour l' indépendance du pays de "bandits et radicaux".
Face à cette tentative de falsification de notre histoire, nous tenons à rappeler, avec force et détermination, qui étaient ces hommes et femmes, et pourquoi ils ont combattu.
La lutte des nationalistes : un combat pour la dignité et la liberté
Ruben UM NYOBÈ, Félix MOUMIÉ, Ernest OUANDIÉ et leurs compagnons de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) n’étaient ni des bandits ni des pillards. Ils étaient des révolutionnaires, des patriotes, des indépendantistes dont le seul crime fut d’avoir voulu libérer le Cameroun du joug colonial français. Leur combat était celui d’un peuple refusant la soumission, revendiquant sa souveraineté, exigeant une véritable indépendance, et rêvant d’un Cameroun fort, industrialisé, rayonnant sur la scène mondiale. Ils voulaient une Afrique dans laquelle l’homme NOIR ne ploie plus sous la domination étrangère, dans laquelle il peut marcher tête-haute, fier et maître de son destin.
Un ennemi impitoyable : la France et ses relais locaux
Cependant, face à leur noble cause, les nationalistes ont trouvé un ennemi redoutable et sans scrupules : la France. En effet, l'empire colonial français décadent, incapable de concevoir l’idée d’une Afrique libre a tout mis en œuvre pour écraser ce rêve : bombardements massifs, massacres de populations entières, destruction de villages, regroupement forcé des populations, arrestations, tortures et assassinats, déploiement de chars de guerre, d’avions de combat et de forces militaires d’une ampleur inouïe contre des combattants souvent sans armes.
À la tête de cette répression, l’administration coloniale a installé un régime néocolonial docile sous Ahmadou AHIDJO, dont l’armée n’a été qu’un relais des forces françaises. Dans le cas d’Ernest OUANDIÉ, coincé entre le pays Bamiléké et le Moungo, les forces nigérianes collaboraient avec le régime de Yaoundé pour traquer les nationalistes. Pire encore, après sa défaite en Indochine, la France s'est retrouvée dans l'incapacité de tenir deux fronts en même temps, celui d'Algérie et celui du Cameroun. Elle a fait le choix de se retirer d'Algérie pour concentrer toutes ses forces au Cameroun afin de préserver ses territoires d'Afrique noire, beaucoup plus riches en ressources minières.
Le sacrifice des combattants : une endurance au-delà du possible
Une telle situation ne pouvait ne pas avoir un impact sur la lutte nationaliste. Traqués, affamés, privés du minimum vital, ces hommes et femmes de l’ALNK ont affronté l’horreur absolue. Obligés de se déplacer sans cesse pour ne pas être localisés et exterminés, ils ont connu des privations inimaginables :
Certains ont dû manger de la terre pour survivre ;
D'autres sont morts d’épuisement, dans la brousse, sous la pluie, sous le soleil brûlant ;
Beaucoup ont combattu sans armes contre des soldats suréquipés, des vétérans d'Algérie et des troupes supplétives venues des territoires d'Afrique française.
Et pourtant, ils n’ont jamais cédé. Ni la faim, ni les souffrances, ni les menaces ne les ont fait plier. La France a tenté de les corrompre, de leur offrir des compromis pour qu’ils déposent les armes. Ils ont refusé. Ni Ruben UM NYOBÈ, ni Félix MOUMIÉ, ni Ernest OUANDIÉ n’ont accepté de trahir la cause pour laquelle ils avaient tout sacrifié.
Leur détermination, alliée à celle du Front de Libération Nationale (FLN) algérien, a forcé la France à revoir sa politique coloniale. Incapable de maintenir son empire par la force brute, elle a opté pour des indépendances contrôlées, installant au pouvoir des hommes ligotés par des accords léonins. Mais l’UPC et l’ALNK (Armée de Libération Nationale du Kamerun) ont refusé cette mascarade et poursuivi la lutte.
Ernest OUANDIÉ : un martyr de la cause nationale
Après la mort de Félix MOUMIÉ en 1960, Ernest OUANDIÉ a pris le flambeau et mené la résistance dans les conditions les plus insoutenables. Pourtant, il n’a jamais faibli. Quand il fut finalement capturé, son courage n’a pas vacillé. Il marcha vers le peloton d’exécution avec le sourire, fier de mourir pour son pays. Son sacrifice fut le dernier acte d’une épopée héroïque, une tragédie dont les bourreaux sont encore présents, mais dont la mémoire ne s’éteindra jamais.
Un appel à la mémoire
Camérounais, Africains, frères et sœurs de lutte, nous devons garder vivante la mémoire de ces hommes et femmes qui ont donné leur vie pour que nous soyons libres ! Nous devons honorer leur engagement, leur abnégation, leur inébranlable courage ! Aujourd’hui encore, notre destin nous échappe, notre pays est sous domination étrangère, nos ressources pillées, notre peuple manipulé. Le combat de OUANDIÉ n’est pas terminé !
Nous lançons un appel solennel à la prise de conscience collective. Il est temps de reprendre en main notre destinée ! Il est temps de rejeter l’infamie des traîtres, de refuser les compromissions, d’exiger notre dignité ! L’histoire nous impose un devoir de mémoire et un impératif d’action. Nos héros ont combattu la division de toutes leurs forces. Jusqu'à leur dernier retranchement, ils n' ont jamais cédé aux tendances tribalistes et régionalistes. C'est en camerounais, unis et fiers, que nous rendrons le plus grand hommage à ces vaillants hommes et femmes de notre histoire commune.
Des organisations du pays sont engagées dans la défense de la mémoire des nationalistes
Aujourd’hui, des organisations se battent à travers le pays et à l' étranger pour faire connaître la lutte héroïque de ces personnalités. À travers des conférences, des tables rondes et des initiatives de sensibilisation. Ces organisations portent haut le flambeau de la mémoire. Elles rappellent que des hommes et des femmes ont eu le courage de prendre les armes pour combattre une puissance répressive qu’ils savaient plus forte qu’eux, mais qu’ils ont défiée sans jamais faillir.
Que chaque Camerounais(e) prenne conscience du sang versé pour notre liberté. Que chacun(e) se souvienne du sourire d’Ernest OUANDIÉ face aux balles de l’ennemi. Que chacun(e) sache que la lutte pour notre souveraineté n’est pas finie.
La mémoire est une arme. Servons-nous-en pour bâtir un Cameroun libre et digne !
Vive la mémoire de nos héros !
Vive la lutte pour la souveraineté du Cameroun et de l’Afrique !
À bas le néocolonialisme et la trahison !
Fait à Douala le 3 Mars 2025
Pour la LIMARA (Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine),
Le Président
Ing. YEMELE FOMETIO
Pour le Collectif Mémoire 60
Le Président
NONO Théophile
Pour CPMC (Citoyen Pour la Mémoire du Cameroun)
Le Vice-président
Thierry BATOUM
Pour l' Alliance Patriotique
Le Secrétaire général
BILONG BI HEGA
Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE
Les + récents
Crise Financière du Football Camerounais : Subventions de l’État En Attente pour MTN Elite
Merlin Grill : L’Art de la Grillade au Cœur de l’Amérique
Un livre au service de la jeunesse : Analyse de l’œuvre du ministre Mounouna Foutsou
Manœuvres électorales : Menaces d’implosion au Cameroun, violences en Belgique
Mtn Cameroun raconte ses 25 ans d’histoire commune avec les camerounais
POINT DE VUE :: les + lus





Cameroun,33 ans de pouvoir: Les 33 péchés de Paul Biya
- 10 November 2015
- /
- 103017
LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 192485

Vidéo de la semaine
évènement
