Jean Lambert Nang n’est pas honnête à propos de Marc Brys
CAMEROUN :: SPORT

CAMEROUN :: Jean Lambert Nang n’est pas honnête à propos de Marc Brys :: CAMEROON

Si Jean Lambert Nang affirme qu’il n’y a « aucune différence entre les Lions de Brys et ceux de Song », une observation plus fine permet pourtant de nuancer ce constat. En effet, au-delà des résultats bruts et des débats techniques, un élément essentiel distingue l’ère Brys de celle de Rigobert Song : la sérénité. Sous Rigobert Song, l’équipe nationale du Cameroun a souvent été marquée par des choix contestés, une gestion brouillonne et une pression constante, tant sur le terrain qu’en dehors. L’instabilité tactique, les décisions parfois incomprises et les polémiques en coulisses ont souvent plombé l’atmosphère autour des Lions Indomptables. À l’inverse, l’arrivée de Marc Brys s’est accompagnée d’un vent d’apaisement.

Loin des tensions et des incertitudes, il a instauré un climat plus serein, propice à une meilleure discipline et à une approche plus cohérente. Ce n’est peut-être pas encore un bouleversement radical en termes de jeu, mais la gestion du groupe, la communication et l’organisation semblent déjà marquer une rupture avec le passé récent. L’histoire du football nous enseigne que la construction d’une équipe solide ne repose pas uniquement sur des résultats immédiats, mais aussi sur la capacité à créer un environnement stable et maîtrisé. Et en cela, Marc Brys a déjà posé une pierre que Rigobert Song n’avait pas su installer durablement. Ainsi, affirmer qu’il n’y a « aucune différence » entre les deux époques revient à ignorer cette avancée fondamentale.

Le Cameroun n’a peut-être pas encore trouvé sa révolution footballistique, mais il semble avoir gagné en sérénité, et cela, à long terme, peut s’avérer être un atout précieux. Parlons de lui-même : Si l’on s’en tient aux récents propos de Jean Lambert Nang sur le staff de l’équipe nationale, il y aurait de quoi être troublé. Moi qui avais appris à apprécier son éloquence journalistique, son verbe lyrique et ses analyses d’antan, je peine aujourd’hui à comprendre ce qui semble être un revirement teinté d’amertume. Serait-ce la nostalgie d’une époque révolue ou le regret de ne plus être aux premières loges d’un festin dont il fut jadis un convive privilégié ? Car enfin, lorsqu’un discours semble davantage guidé par la quête d’une reconnaissance éphémère que par la rigueur de l’analyse, il devient légitime de s’interroger. S’il s’agit de plaire à Samuel Eto’o dans l’espoir d’une réhabilitation tardive, ne sommes-nous pas face à une posture qui confine davantage à la supplique qu’à la critique constructive ?

Un leader digne de ce nom ne se contente-t-il pas de dire les choses avec justesse plutôt que de quémander une place dans l’ombre d’un pouvoir vacillant ? Je me remémore un épisode d’il y a 18 ans, alors que je vivais en Mauritanie. La visite de deux journalistes camerounais m’avait empli de joie : revoir des compatriotes loin de chez soi, quoi de plus réconfortant ? Dans cet élan fraternel, je leur avais ouvert les portes de ma maison, et au fil des conversations, le nom de Jean Lambert Nang s’était naturellement invité à notre table. Les témoignages que j’avais alors entendus dressaient de lui un portrait bien différent de l’image publique qu’il s’était construite. Si ces récits sont fondés, il aurait été un homme avide, radin de première heure, absorbé par ses propres intérêts, peu enclin à partager, préférant s’approprier le fruit des missions au détriment de ses collègues.

Loin d’être le chef de mission généreux que l’on aurait pu espérer, il aurait, selon ces dires, imposé à ses compagnons de route des conditions précaires tandis que lui-même profitait des largesses du système. Ironie du sort, cet homme   aujourd’hui fait  face aux réalités d’une retraite moins clémente qu’il ne l’aurait espéré. Peut-être est-ce là l’origine de cette véhémence nouvelle, de ce regard amer qu’il porte sur un football camerounais dont il fut un témoin privilégié. Mais en fin de compte, que reste-t-il d’un homme lorsque l’histoire s’écrit sans lui ? Une voix qui résonne encore, ou un bruit  cherchant désespérément à retrouver son écho ?

 

Lire aussi dans la rubrique SPORT

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo