ONU exige le retrait des troupes rwandaises de la RDC : tensions et enjeux miniers
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Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution exigeant le retrait des troupes rwandaises du territoire de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, marqué par des accusations de soutien rwandais au Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé opérant dans l’est de la RDC.  

Depuis fin janvier, le M23, soutenu par les autorités rwandaises selon les rapports internationaux, a lancé une offensive dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, des régions riches en ressources minérales. Ces zones stratégiques abritent des gisements de cobalt, de tantale, d’or, de diamants et d’autres minerais essentiels pour l’industrie mondiale. La prise de contrôle de ces territoires par le M23 et ses alliés pourrait avoir des conséquences économiques et géopolitiques majeures.  

La résolution de l’ONU, préparée par la France et soutenue à l’unanimité, condamne fermement l’agression du M23 et exige le retrait immédiat des troupes rwandaises. Cette décision renforce la pression internationale sur le Rwanda, déjà soumis à des sanctions américaines ciblant des responsables politiques et militaires, dont le ministre de l’Intégration régionale, James Kabarebe, et le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka Kingston.  

Cependant, malgré ces mesures, la situation sur le terrain reste critique. Les autorités congolaises subissent défaite sur défaite face au M23, qui a récemment pris le contrôle de Goma et Bukavu, deux villes clés des provinces du Nord et du Sud-Kivu. Ces pertes territoriales exacerbent les tensions et soulignent l’urgence d’une réponse internationale plus ferme.  

Face à cette crise, le président congolais Félix Tshisekedi a proposé un marché à l’Occident : un accès privilégié aux ressources naturelles de la RDC en échange d’un soutien politique et militaire pour libérer le territoire. Cette proposition vise à contrer l’influence croissante de la Chine dans la région, tout en attirant l’attention des États-Unis et de l’Union européenne sur la situation critique en RDC.  

Parallèlement, Tshisekedi a comparé la situation de son pays à celle de l’Ukraine, déplorant le manque d’attention internationale accordée au conflit en RDC. Il a également accusé l’UE de collaborer indirectement avec le Rwanda, notamment en fermant les yeux sur l’extraction illégale de ressources minérales congolaises.  

L’histoire des relations entre la RDC et le Rwanda est marquée par des conflits sanglants, dont la deuxième guerre du Congo (1998-2003), qui a fait entre 4 et 6 millions de victimes. Aujourd’hui, la reprise des hostilités dans l’est de la RDC rappelle les traumatismes du passé et soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes de paix internationaux.  

En conclusion, la résolution de l’ONU représente un pas important vers la résolution du conflit, mais elle doit être accompagnée d’actions concrètes pour faire pression sur le Rwanda et soutenir la RDC. Les enjeux économiques, politiques et humanitaires de cette crise en font un dossier prioritaire pour la communauté internationale. 

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