Les dirigeants africains exigent des réparations pour l’esclavage et le colonialisme
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AFRIQUE :: Les dirigeants africains exigent des réparations pour l’esclavage et le colonialisme

Les dirigeants africains se mobilisent pour exiger des réparations pour les torts causés par l’esclavage et le colonialisme. Cette question sera au cœur des discussions lors du prochain sommet de l’Union africaine (UA), prévu les 15 et 16 février 2025 à Addis-Abeba, en Éthiopie.  

Cette initiative marque une étape cruciale dans la lutte pour la reconnaissance des injustices historiques subies par le continent africain. Cependant, les anciennes puissances coloniales, dont la plupart ont jusqu’ici refusé d’envisager des réparations, pourraient constituer un obstacle majeur.  

Une demande croissante, mais controversée  
La question des réparations a gagné en importance à l’échelle mondiale, mais elle reste loin de faire l’unanimité dans les pays occidentaux. Par exemple, l’ancien président américain Donald Trump a déclaré qu’il ne voyait pas les réparations se concrétiser. De même, de nombreux dirigeants européens se sont opposés à cette idée, arguant que les événements historiques ne devraient pas être jugés à travers le prisme contemporain.  

Pourtant, pour les dirigeants africains, il est essentiel de réparer les dommages causés par des siècles d’exploitation. Du XVe au XIXe siècle, au moins 12,5 millions d’Africains ont été arrachés à leur terre natale, transportés de force et vendus comme esclaves. Les conséquences de ces atrocités se font encore sentir aujourd’hui, notamment à travers le racisme systémique et les disparités économiques entre l’Afrique et les pays occidentaux.  

Une vision unifiée pour les réparations  
Lors du sommet de l’UA, les dirigeants africains prévoient d’élaborer une vision unifiée des réparations. Celle-ci pourrait inclure des compensations financières, une reconnaissance formelle des torts passés, ainsi que des réformes politiques visant à corriger les inégalités persistantes.  

Selon l’ECOSOCC, le Conseil économique, social et culturel de l’UA, les réparations ne se limitent pas à une simple indemnisation. « Les réparations sont plus qu’une simple compensation », a déclaré William Carew, chef du secrétariat de l’ECOSOCC. « Il s’agit de veiller à ce que les générations futures héritent d’un monde qui reconnaît leur passé et les propulse vers un avenir meilleur. »  

Les défis à relever  
L’Afrique fait face à de nombreux défis liés à son histoire coloniale. La crise de la dette qui frappe le continent trouve ses racines dans l’endettement massif des pays africains au moment de leur indépendance. De plus, la crise climatique, à laquelle l’Afrique contribue peu en termes d’émissions de carbone, affecte de manière disproportionnée ses écosystèmes fragiles.  

Pour Alfred Mavedzenge, avocat zimbabwéen et expert en réparations, « il devient de plus en plus impossible de ne pas reconnaître les dommages causés par l’esclavage et le colonialisme ».

Les formes potentielles de réparations  
Les réparations pourraient prendre diverses formes, allant de la restitution des terres spoliées aux populations autochtones à la restitution des biens culturels pillés pendant la colonisation. L’UA envisage également des actions en justice devant les tribunaux internationaux et des pressions diplomatiques pour obtenir des comptes des anciennes puissances coloniales.  

En conclusion, la demande de réparations des dirigeants africains représente une étape cruciale dans la quête de justice et d’égalité. Bien que les obstacles soient nombreux, cette initiative pourrait ouvrir la voie à une reconnaissance mondiale des torts historiques et à un avenir plus équitable pour l’Afrique.  

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