Shanda Tonme "LE MONDE ENTIER PARLE AU CAMEROUN"
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Shanda Tonme "LE MONDE ENTIER PARLE AU CAMEROUN" :: CAMEROON

Défaite des extrémismes, réalisme obligatoire et dialogue incontournable

Quand on n’a que ses égos et ses intérêts individuels à vanter, à promouvoir ou à sauvegarder, le monde se limite juste au bout du nez, jamais loin et jamais dans une perspective consistante ni lointaine et globalisante. Toutes sortes de libertés et de comportements inappropriées reflétant sectarisme et subjectivisme sont possibles, autorisés, compréhensibles, tolérables. Mais quand il s’agit des nations, d’un peuple, d’une communauté humaine dont on est responsable et garant du destin à un titre ou à un autre, on doit faire attention, on doit ouvrir les portes, écouter, réfléchir et arranger dans tous les sens d terme. 

Tous les plaidoyers dans notre pays semblent aujourd’hui enfermés, directement ou indirectement, dans une sorte de logique d’ultimatums, de défiances inutiles et contreproductives par rapport aux attentes des populations et par rapport aux réels intérêts nationaux. Les discours cassants se succèdent, autant sur les plateaux de télévision qu’à travers des diatribes dont les procès d’intention tentaculaires nourris d’invectives forment le véritable creuset. Poser la question de savoir qui travaille vraiment pour le Cameroun, qui défend vraiment le Cameroun et qui souhaite effectivement la paix n’est pas déplacée ni faire injure aux acteurs.

Pourtant, le monde nous interpelle, nous parle, nous accuse indirectement. IL faut sortir de la logique cruelle d’oppositions irréconciliables, de jugements péremptoires et de rejets construits sur des fractures automatiques. Ce n’est même plus l’ethnie, ni la région ni la religion, c’est de la folie. J’entends parler de terroristes, de vieillards, de voleurs, de pilleurs, de proxénètes, de sorciers. Voilà où nous en sommes, à tel point que des ministres font finalement ce qui leur plaît, que des directeurs généraux font et défont des carrières à guise, que personne ne sait plus exactement où aller se plaindre ou comment se plaindre utilement. Tout cela, reflète l’intolérance, la bêtise, l’obscurantisme et la méchanceté.

Pourtant, ceux qui hier, ailleurs juraient de ne pas se parler, de ne point se serrer la main et de ne point se regarder et encore moins décrocher un appel, sont passés à autre chose, au dialogue, à la culture de l’humilité et de la tolérance, parce que la paix n’a pas d’autre prix que la vie, et parce que le destin des nations, l’avenir des peuples et des générations suivantes, devraient être au centre de toutes les préoccupations, de toutes les démarches et de toutes les pensées. L’histoire est toujours sans pitié pour les extrêmes, pour les salauds qui attisent la haine et des lâchetés de la guerre. IL a suffi que Donald Trump, en bon réaliste, s’entretienne longuement avec Poutine, pour que les Européens se rendent compte de leur erreur, de leur auto-marginalisation et commencent à supplier pour participer aux négociations. C’est trop tard. A Gaza, Israël n’avait pas le choix, il a bien fallu parler au Hamas, ces terroristes. En Syrie, c’est un chef terroriste qui accueille en rang serré des délégations des gens qui hier, avaient mis sa tête à prix. En RDC, des émissaires ont rencontré Cornel Nanga, le chef de l’alliance qui a pris les armes, et que le maître de Kinshasa a fait condamner à mort et jurait de ne jamais reconnaître. 

Voilà comment le monde nous parle, parle au Cameroun. Le dialogue s’impose, et il doit être inclusif. Le pays a un urgent besoin d’apaisement. IL nous faut une large, très large grâce présidentielle, il nous faut ramener les restes du premier couple présidentiel, il faut ouvrir des négociations franches, directes et objectives sur le NOSO. Qu’est-ce qui nous manque vraiment, un pays doté d’autant de brillants esprits et d’intelligences fertiles ? Tout le monde ne parle que des élections, mais les élections n’ont jamais vraiment apaisé une nation divisée, au contraire elles aggravent les fractures. Elles sont nécessaires et indispensables certes, mais des élections au Cameroun sans apaisement, ne nous conduiront pas à grand-chose. Elles permettront au mieux, à amuser la galerie, et à quelques excités, aventuriers et ambitieux adeptes des intrigues et des privilèges de mieux se révéler./.

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