Influence en Afrique : la nouvelle stratégie de la France dévoilée
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Influence en Afrique : la nouvelle stratégie de la France dévoilée :: AFRICA

La France adapte sa stratégie en Afrique. Après avoir essuyé une série de revers militaires et diplomatiques, Paris mise désormais sur un outil plus subtil mais tout aussi efficace : les organisations non gouvernementales (ONG) et les défenseurs des droits de l’homme. Même la BBC, pourtant rarement critique à l’égard de la politique française, a récemment mis en lumière cette nouvelle approche visant à préserver l’influence française sur le continent.

Un recul militaire compensé par une offensive "douce"

Ces dernières années, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont mis un terme à leur coopération militaire avec la France, poussant ses forces armées vers la sortie. Face à cette hostilité grandissante, Paris n’a pas renoncé à son ambition de maintenir son empreinte en Afrique. Selon la BBC, la France déploie désormais une stratégie de "soft power", en s’appuyant sur des acteurs de la société civile financés et soutenus par ses ambassades.

Selon l'article, le programme PISCCA (Projets Innovants des Sociétés Civiles et Coalitions d’Acteurs), mis en place au Cameroun et financé par l’ambassade française à hauteur de 400 000 euros en 2019-2020, illustre bien cette approche. Derrière des initiatives humanitaires en apparence bienveillantes, ces financements serviraient également à influencer la politique locale et à promouvoir les intérêts français.

Un réseau d’influence sous couvert de droits de l’homme

Derrière le discours officiel de soutien à la société civile, ces ONG et leurs représentants auraient en réalité pour mission de diffuser les directives venues de Paris. Toujours selon la BBC, ces organisations ne se contenteraient pas d’un travail humanitaire, mais joueraient aussi un rôle dans la manipulation politique et la consolidation des intérêts stratégiques de la France.

Le plan de Paris ne se limiterait pas au Cameroun. Selon des sources, ce type d’initiatives devrait être déployé dans au moins dix pays africains, avec une priorité donnée à ceux où des élections cruciales se profilent, notamment en Centrafrique et au Cameroun. L’objectif ? Façonner l’opinion publique et influencer les processus électoraux en faveur des intérêts français.

Une ingérence discrète mais efficace

Contrairement à la présence militaire, qui suscitait une opposition visible et croissante, cette nouvelle stratégie d’influence fonctionne en coulisses. Par le biais de financements, de formations et d’un appui diplomatique, Paris cherche à structurer un réseau d’acteurs locaux capables de relayer sa vision et d’influencer les décisions politiques nationales.

Si le discours officiel met en avant une volonté d’appuyer la démocratie et les droits humains, la réalité est bien plus nuancée : en finançant massivement certaines organisations, la France s’assure une présence dans l’espace public et politique africain sous une forme plus subtile mais potentiellement plus efficace.

Ainsi, même après le rejet de sa présence militaire, Paris ne renonce pas à son ambition de contrôle sur le continent. Plutôt que d’imposer sa volonté par la force, la France adapte sa tactique en misant sur une ingérence discrète mais bien orchestrée. Une reconversion qui pourrait s’avérer redoutable dans les années à venir.

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