Paul Biya va-t-il enfin arrêter les ministres impliqués dans le « Covidgate » ?
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La Chambre des Comptes de la Cour Suprême avait tiré la sonnette d’alarme en publiant un rapport accablant sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, qui a fait de nombreuses victimes au Cameroun. La population, indignée, a exigé que justice soit rendue. Mais rien n’a été fait, et le silence est devenu assourdissant.

Qui, mieux que la Chambre des Comptes de la Cour Suprême, une institution chargée de veiller à la régularité de la gestion des finances publiques, pouvait dénoncer un tel scandale ? Beaucoup pensaient que l’affaire avait été définitivement enterrée dans les tiroirs de la Présidence de la République. Erreur.

De quoi s’agit-il exactement ? Des membres du gouvernement ont été cités dans des malversations financières liées aux fonds Covid-19. Le rapport de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême révèle que ces personnalités sont impliquées dans la mauvaise gestion des 180 milliards prêtés au Cameroun par le Fonds monétaire international. Ces fonds devaient servir à lutter contre la pandémie, qui a frappé le Cameroun en mars 2020 et causé près de 2 000 décès. Les 171 pages du rapport mettent en lumière des surfacturations, des conflits d’intérêts et de nombreuses violations des règles, déclenchant ce qu’on appelle désormais le « Covidgate » camerounais.

De qui parle-t-on ? Le journal en ligne Koaci a cité plusieurs noms, notamment ceux de Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique, Louis Paul Motaze, ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, et Madeleine Tchuente, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Cinq ans plus tard, Le Point, un journal de Yaoundé, s’interroge sur la politique de « Rigueur dans la gestion et Moralisation des comportements » mise en place par Paul Biya depuis 1982. Pour le journal, cette politique a rencontré des écueils. Dès son accession à la magistrature suprême, Paul Biya avait promis un renouveau politique, faisant de l’assainissement des mœurs son cheval de bataille. Cependant, certains « bandits à col blanc » ont tourné en dérision ses idéaux et sapé ses efforts. Aujourd’hui, des questions cruciales se posent : Peut-on espérer une prise de conscience de l’élite en place ? Peut-on croire en une reprise en main de l’autorité de l’État dans une société en dérive ? Et si la fermeté et l’exemplarité étaient vraiment notre voie de salut ?

La réponse semble venir du quotidien Mutations, un journal de Yaoundé, capitale et siège des institutions camerounaises, qui annonce une « vague d’auditions ». Depuis quelques semaines, de hauts responsables du ministère de la Santé publique sont entendus par la Chambre des Comptes pour « fautes de gestion », signe que le dossier est loin d’être clos. L’affaire refait surface en cette année électorale. Paul Biya ira-t-il jusqu’au bout en ordonnant l’arrestation de ses collaborateurs ? Wait and see.

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