Alice Nkom dénonce la gouvernance de Paul Biya et craint une explosion sociale en 2025
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Dans un entretien accordé à l’émission Rendez-vous avec l’Afrique sur VoxAfrica, Alice Nkom, avocate et figure emblématique de la défense des droits humains au Cameroun, a livré une analyse sans concession de la situation politique et sociale du pays. Entre critiques acerbes du régime de Paul Biya, inquiétudes pour l’élection présidentielle de 2025, et constats accablants sur la corruption, ses propos ont relancé le débat sur l’avenir du Cameroun.  

Un bilan sévère pour Paul Biya  
Alice Nkom n’a pas mâché ses mots concernant les 42 ans de pouvoir de Paul Biya : « Il n’a pas construit un État de droit. Les faits le prouvent : répression, corruption, et des prisons remplies de dissidents comme Bibou Nissack ou Alain Fogué ». Elle compare même l’ère Biya à celle d’Ahmadou Ahidjo, estimant que « la justice était bien meilleure sous Ahidjo ». Selon elle, le régime actuel fonctionne sur « une logique de dictature », avec un président déterminé à « mourir au pouvoir ».  

2025 : Des craintes et des frustrations explosives  
L’avocate exprime une vive inquiétude pour l’élection présidentielle de 2025 : « Les attentes de changement sont démesurées, et les frustrations trop grandes. J’ai vraiment peur ». Elle redoute une incapacité du système à répondre aux aspirations populaires, soulignant que « les gens sont malheureux » et que « tout le monde veut quitter le Cameroun », y compris elle-même.  

La justice camerounaise dans le viseur  
Alice Nkom dénonce une justice « gangrenée par la corruption », instrumentalisée pour réprimer les opposants. Elle révèle avoir été convoquée par le SED (Secrétariat d’État à la Défense) sous l’accusation fallacieuse de « financement du terrorisme », basée sur un discours prononcé six ans plus tôt en Allemagne. « C’est une stratégie pour museler toute critique », assène-t-elle.  

Un gouvernement inefficace et des ministres opportunistes  
L’avocate fustige également la gestion gouvernementale : « Personne n’a envie d’être ministre dans un tel gouvernement. Les caisses sont vides, et certains ne sont là que pour voler l’argent du peuple ». Elle déplore le manque de vision et la paresse généralisée parmi les élites.  

Un appel à la responsabilité collective  
Bien qu’affirmant ne pas être « opposante » mais « du peuple souverain », Alice Nkom regrette l’échec des luttes pour la démocratie : « Nous avons fait confiance à Biya en le réélisant sept fois. Aujourd’hui, je quitte un pays où les lignes n’ont pas bougé ».  

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