Paul Biya : Soutien contesté des chefs religieux musulmans
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La candidature de Paul Biya pour un énième mandat présidentiel au Cameroun continue de polariser. Si les Lamidos, Imams et chefs religieux musulmans des régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord, ainsi que des mosquées centrales de Yaoundé et Douala, affichent un soutien public au président sortant, des questions émergent : Pourquoi ces prises de position contrastent-elles avec l’aspiration au changement d’une majorité de Camerounais et les critiques du clergé catholique ?  

Un soutien religieux musulman marqué  
Les Lamidos, gardiens des traditions et de la spiritualité dans le Nord, ainsi que les Imams influents des grandes villes, ont multiplié les déclarations en faveur de Paul Biya. Ils mettent en avant sa « contribution à la stabilité » et ses « projets de développement » dans des régions longtemps négligées. « Le président comprend nos défis : insécurité, pauvreté, manque d’infrastructures », explique un Imam de Maroua.  

Cependant, ce soutien religieux soulève des interrogations. Dans un contexte où une partie de la population réclame un changement politique, certains observateurs pointent des accords opaques entre le pouvoir et les leaders religieux. « Combien ont-ils reçu pour soutenir Biya ? », s’interroge un habitant de Garoua, sous couvert d’anonymat.  

Clergé catholique vs leaders musulmans : Un fossé politique  
Contrairement aux chefs religieux musulmans, le clergé catholique camerounais adopte une position plus critique. Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, a récemment appelé à « des élections transparentes et un renouvellement des dirigeants ». Ce discours contraste avec le soutien unanime des Imams, alimentant les spéculations sur des intérêts divergents entre communautés religieuses.  

Selon un analyste politique, « l’appui des leaders musulmans sert à contrebalancer l’influence grandissante de l’Église catholique, perçue comme plus indépendante ». Une stratégie qui pourrait creuser les divisions dans un pays où religion et politique restent étroitement liées.  

Aspiration au changement : Un électorat divisé  
Malgré le soutien religieux, les réseaux sociaux  révèlent une jeunesse camerounaise en quête de changement politique. « Nos leaders religieux ne représentent pas nos voix. Nous voulons des emplois, pas des promesses ! », clame une étudiante à Yaoundé.  

Les régions urbaines, notamment Douala et Yaoundé, sont des foyers de mécontentement. Pourtant, dans le Nord et l’Extrême-Nord, zones majoritairement musulmanes, le discours des Lamidos et Imams garde une forte emprise. Reste à savoir si ce soutien religieux se traduira en votes, ou s’il alimentera la défiance envers des institutions accusées de servir le régime.  

Transparence et légitimité : Les enjeux des prochaines élections  
La candidature Paul Biya relance le débat sur la neutralité des chefs religieux. Alors que le gouvernement finance la rénovation de mosquées et d’écoles coraniques, des ONG dénoncent un « clientélisme politique ». « Quand un Imam soutient Biya, est-ce par conviction ou intérêt ? », interpelle un militant des droits humains.  

En parallèle, la communauté internationale suit de près ces élections, cruciales pour la stabilité d’un pays confronté à Boko Haram et aux tensions anglophones. Le soutien religieux musulman pourrait-il légitimer une victoire contestée ? La question reste ouverte. 

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