800 milliards de FCFA pour le riz au Cameroun : baisse de production et soupçons de détournements
CAMEROUN :: ECONOMIE

800 milliards de FCFA pour le riz au Cameroun : baisse de production et soupçons de détournements :: CAMEROON

Le Cameroun a investi 800 milliards de FCFA entre 2017 et 2024 pour augmenter sa production de riz, mais les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes. Pire encore, une partie de ces fonds aurait été détournée, selon des observations alarmantes.  

Un investissement massif sans résultats  
Le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobe, a révélé le 19 janvier 2024 que le gouvernement a dépensé près de 800 milliards de FCFA dans divers projets visant à atteindre l’autosuffisance en riz. Parmi ces projets figurent Viva Logone, Viva Bénoué, Padfa II, et les chaînes de valeurs riz dans l’Ouest et le Nord-Ouest. Malgré ces investissements colossaux, la production de riz blanchi a chuté de 7 %, passant de 339 076 tonnes en 2017 à 315 500 tonnes en 2023.  

Quant au riz paddy (non décortiqué), il n’a enregistré qu’une légère augmentation, passant de 117 214 tonnes en 2017 à 127 628 tonnes en 2023, soit une hausse de seulement 10 000 tonnes. Ces chiffres contrastent fortement avec les attentes d’une augmentation significative de la production.  

Des soupçons de détournements  
Face à ces résultats décevants, de sérieux doutes planent sur la gestion des fonds alloués. Selon des observateurs, au moins la moitié des 800 milliards de FCFA aurait été détournée. Cette situation n’est malheureusement pas nouvelle au Cameroun, où les détournements de fonds publics sont récurrents.  

Gabriel Mbaïrobe a pourtant affirmé que ces projets étaient essentiels pour atteindre l’autosuffisance en riz. Cependant, la baisse de la production et les maigres progrès réalisés soulèvent des questions sur l’efficacité de la gestion de ces fonds.  

Les projets en question  
Parmi les projets financés, Viva Logone et Viva Bénoué visaient à moderniser les infrastructures agricoles et à augmenter la productivité. Le Padfa II (Projet d’Appui au Développement de la Filière Agricole) et les chaînes de valeurs riz dans l’Ouest et le Nord-Ouest devaient soutenir les petits producteurs et améliorer les techniques de culture. Malgré ces ambitions, les résultats sont loin d’être atteints.  

Un appel à la transparence  
Cette situation met en lumière l’urgence d’une meilleure gestion des fonds publics et d’une plus grande transparence dans l’exécution des projets agricoles. Les citoyens camerounais, déjà confrontés à des défis économiques et sociaux, ont le droit de savoir comment sont utilisés les milliards alloués à des projets censés améliorer leur quotidien.  

L'’écart entre les investissements et les résultats obtenus dans la filière riz au Cameroun est préoccupant. Les autorités doivent prendre des mesures concrètes pour garantir que les fonds publics soient utilisés à bon escient et que les projets atteignent leurs objectifs.  

Lire aussi dans la rubrique ECONOMIE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo