Shanda Tonme : "Engageons-nous à respecter la mémoire  du Pr Pierre TITI NWEL"
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Shanda Tonme : "Engageons-nous à respecter la mémoire du Pr Pierre TITI NWEL" :: CAMEROON

Dans un hommage rendu au Professeur Titi Nwel, décédé à Yaoundé, le vendredi 17 janvier dernier des suites de maladie à l’âge de 85 ans, M. Shanda Tonmé, médiateur Universel, Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) et Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR) vante la mémoire de ce patriarche, membre du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam)

L'intégralité du texte en dessous:

Parlons donc du Pr Pierre TITI NWEL. Un humaniste transversal par-delà les idéologies et les doctrines,un sociologue spiritualiste en permanence moralisateur et un intellectuel balloté entre les tentations de la nomenklatura gouvernante et la sublimation académique

Politicien ? Non. Intellectuel de la distanciation ? Non plus. Intellectuel de la collaboration ? Non également. 

A l’âge, 85 ans, où nous quitte ce 17 janvier 2025, ce compatriote incontestablement vertueux dont l’esprit était aussi grand que la taille physique, il n’est pas vain de jeter un regard sur ses états de service, relativement aux années de braise. 

Il va sans dire, qu’on le veuille ou pas, que cette étape de référence volontiers dogmatique, agitée et profondément interpellative de notre histoire contemporaine, sert dorénavant de loupe pour situer, comprendre, évaluer et considérer les acteurs sociaux et académiques. 

C’est d’ailleurs pour cela, que certains fanfarons des débats obscènes du dimanche, manquent cruellement de crédit, pour emporter la considération des instruits de l’évolution problématique la société camerounaise. On ne les connaît pas dans le feu de l’action, ma grande sœur Henriette Ekwe et moi ne les connaissons pas.

Du grand professeur, on retiendra un art éloquent de la politesse, de la réserve et du recul propre à des gens sages dont la médiation et la quête de la paix, constituent la première des qualités sur toutes les questions, avec tout le monde et en toute circonstance. S’il ne fut jamais réellement politiquement engagé, c’est sans aucun doute pour ne pas trahir ce qui en son âme, demeurait le symbole d’un humanisme extraordinaire. Jamais il ne fut pris en flagrance de radicalisme, mais jamais il ne fut non plus présenté ou exposé dans une lumière de complaisance face à des travers ou des injustices.

Jamais, et beaucoup de jamais, pour autant de certitudes et d’incertitudes en ce qui concerne ses positions, pour ou contre. Ni proche d’un Sindjoun Pokam, ni proche d’un Mono Ndjana, donc plutôt éloigné de nos chapelles érigées en rings de ping-pong idéologique. 

Par contre, très connu pour fréquenter les cercles des organisations de défense des droits de l’homme et des libertés, et toujours sans extravagance ni ostentation, sans plaidoyer de flammes ni condamnations à mort.

De certains grands esprits, il est parfois inutile de chercher très loin les éléments de leur indentification sociétale. Il vaut mieux s’en remettre à la croyance selon laquelle, le monde n’est pas fait que de couteaux, d’épée, de guerriers et de combattants prêts pour la confrontation sur tous les terrains. Il vaut également mieux, parlant d’intellectuels, reconnaître qu’agiter des connaissances livresques, vanter et étaler des lauriers académiques multicolores, ne sont point un signe de maturité et d’utilité, mais au contraire démonstration de dépersonnalisation, de défaite et de perdition devant des préoccupations sociales primaires. Comprendre le Pr TITI NWEL, le connaître et maîtriser sa personnalité profonde, nous renvoie à ces leçons, à ces évidences.

La discrétion et l’humilité que le Patriarche portait comme une médaille invisible, en disent long et expliquent d’autres évidences, celles par lesquelles, il échappe à la versatilité d’une intelligence fébrile, pour entrer dans le panthéon des pragmatiques. 

Qu’il finisse son séjour sur terre comme membre de l’organe des élections, n’est donc pas une surprise. C’est la pondération ainsi qu’un sens construit et achevé de l’écoute, de la conciliation et du partage qui l’y ont conduit.

C’est aussi vrai que le dogmatisme, vu comme une accusation de sectarisme sociale et politique, peut servir et desservir, selon la relativité des acteurs et selon les buts et objectifs des tenants du pouvoir, le pouvoir, le pouvoir, le pouvoir et uniquement le pouvoir. Ne pas être dogmatique, c’est se départir de la passion des convictions, mais sans la passion des convictions, un monde de réalisation et de concrétisation des résultats de la lutte des classes en faveur du plus grand nombre est-il possible ?

Les sociologues devraient pouvoir apporter une réponse, tout en tenant compte des certitudes que renseignent et enseignent, les confrontations violentes sur la scène internationale, lesquelles dessinent de nouveaux rapports des forces, des alliances nouvelles, des partenariats nouveaux et ultimement un monde nouveau.

Le Pr TITI NWEL, n’aurait jamais répondu, de peur de choquer, de diviser ou d’affronter, parce que choquer ou mettre les gens en opposition immédiate, n’était pas dans son genre d’éducation et de culture politique.

Et voilà l’homme qui s’en est allé.

Aussi, en prenant acte de ce que nous ne le reverrons plus, engageons-nous par ailleurs à respecter sa mémoire./.

Yaoundé, le 19 Janvier 2025

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo