Débats politiques au Cameroun : alternance, justice et critiques du régime
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Débats politiques au Cameroun : alternance, justice et critiques du régime :: CAMEROON

Les émissions politiques camerounaises, telles que Canal Presse sur Canal 2 et Droit de Réponse sur Équinoxe TV, ont récemment été le théâtre de débats animés sur des sujets cruciaux comme l’alternance politique, la justice et les performances du régime de Paul Biya. Des figures politiques et des analystes, dont Jean-François Channon, Emmanuel Ateba (MRC) et Simon Serge Soh, ont exprimé leurs points de vue, souvent critiques, sur l’état du pays et les perspectives d’avenir.  

Le Sénégal, un modèle de modernité grâce à l’alternance  
Jean-François Channon a comparé le Cameroun au Sénégal, soulignant les progrès réalisés par ce dernier malgré ses ressources limitées. « Quand vous allez au Sénégal, qui n’a pas autant de richesses que nous, vous voyez quand même que la modernité est venue, grâce aux alternances qui se sont succédées », a-t-il déclaré.  

Il a cité l’exemple de l’aéroport de Dakar-Blaise Diagne, un symbole de développement, pour illustrer comment un pays peut réaliser de grandes choses grâce à une gouvernance renouvelée. « Quand vous regardez l’aéroport de Dakar-Blaise Diagne aujourd’hui, vous vous posez la question : mais comment un pays qui officiellement n’a comme richesse que les arachides peut réaliser autant de choses ? », a-t-il ajouté.  

La justice camerounaise en question  
Emmanuel Ateba, membre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a critiqué la justice militaire utilisée pour réprimer les opposants politiques. Il a évoqué le cas de ses amis emprisonnés depuis cinq ans pour avoir simplement manifesté.  

« De quel côté vient la violence ?  On a utilisé la justice militaire à laquelle les civils ne sont pas soumis pour les condamner à des lourdes peines. Et tout récemment, après avoir passé presque 5 ans de prison, on découvre qu’il ne s’agissait pas d’insurrection », a-t-il dénoncé.  

Ateba a également critiqué les propos violents tenus par certains partisans du régime, qualifiant ces déclarations de « plus violentes que tout ».  

Un système colonial prolongé ?  
Simon Serge Soh, intervenant dans Droit de Réponse, a livré une analyse cinglante du régime actuel. Selon lui, la mission de ce système n’est pas le bien-être des Camerounais, mais plutôt le maintien d’un ordre hérité de la colonisation.  

« La mission de ce régime n’est pas faite pour le bien-être des Camerounais. Le système est un prolongement de la colonisation. Son objectif est que nous ressemblions à Mayotte ou à la Nouvelle-Calédonie », a-t-il affirmé.  

Soh a également pointé du doigt l’échec du régime dans tous les secteurs clés : « Au Cameroun, il n’y a aucun secteur où la population camerounaise peut se dire satisfaite en 42 ans : l’éducation a foutu le camp, la santé également, les routes se délabrent, le transport a disparu ».  

Le MRC et les élections de 2025  
Emmanuel Ateba a également répondu aux critiques selon lesquelles le MRC ne pourrait pas présenter de candidat aux élections de 2025 en raison de son absence d’élus. Il a rappelé qu’en 2018, des candidats sans parti ni élus avaient été autorisés à se présenter.  

« Ils disent tout le temps que le MRC n’a pas des élus et par conséquent il ne peut pas être candidat. Mais ils oublient qu’en 2018 il y a eu des candidats qui n’avaient ni élus ni parti », a-t-il déclaré.  

Ateba a réaffirmé la détermination du MRC à participer aux élections et à affronter Paul Biya si ce dernier se présente. « Nous le souhaitons, nous voulons que M. Paul Biya soit candidat en 2025 pour qu’enfin les Camerounais vivent sous son règne une alternance démocratique », a-t-il conclu.  

Les débats politiques au Cameroun révèlent une frustration croissante face à la gouvernance actuelle et un désir profond d’alternance. Les comparaisons avec le Sénégal, les critiques de la justice et les analyses du système politique soulignent les défis auxquels le pays est confronté.  

Alors que les élections de 2025 approchent, il est essentiel que les voix critiques soient entendues et que des réformes soient engagées pour répondre aux attentes des citoyens. Le Cameroun a besoin d’un renouveau politique pour construire un avenir meilleur.  

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