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© Camer.be : Shanda Tonme
- 19 Jan 2025 09:09:29
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CAMEROUN :: Les Hommages de Shanda Tonme à DAVID ABOUEM A TCHOYI :: CAMEROON
DAVID ABOUEM A TCHOYI, un modèle d’une génération d’homme d’Etat et de Haut commis au service des intérêts publics en voie de disparition
Nous dirons tout ce que nous voulons, nous ferons toutes sortes de déclarations d’autosatisfaction, d’excuses et de proclamations extravagantes, mais tout cela, c’est juste pour nos oreilles du moment, pour le plaisir des échappatoires sans lendemain que les prochaines générations, n’auront aucune hésitation à ranger dans la nomenclature abjecte des blasphèmes et des outrages à la vérité. Cette vérité, c’est celle selon laquelle, chaque jour nous nous éloignons davantage de la probité morale et du sens élémentaire de la conscience des intérêts collectifs, et cela simplement parce que la ressource humaine, n’est pas ou n’est plus à la hauteur.
Impeccablement vêtu, sanglé dans un costume gris magnifiant bien plus que le respect, et affichant un sourire tendre arrimé à la gestuelle fraternelle d’un homme humble de plus doté d’une intelligence visiblement naturelle.
C’est cet homme, David Abouem A Tchoyi, qui nous a quitté le 15 janvier 2025, encore un 15 janvier, ce jour qui rappelle à la fois Ernest Ouanjié et Martin Luther King, chacun à un titre précis, chacun pour une marque, une cause, un drame, un message, une consigne et un signalement dans la vaste et riche histoire des peuples. C’est lui, cet homme, que je rencontre pour la dernière fois, au détour d’un regard furtif, dans le salon d’attente de l’aéroport de Douala.
Inutile d’épiloguer sur nos échanges, inutile de faire des révélations quelconques. De l’homme, une politesse à nulle autre pareille, une fraternité trempée dans la simplicité d’une approche verbale moulée dans une courtoisie rare chez nous, pour des compatriotes remplis de tant de lauriers politico-administratifs. C’est moi qui fonce vers lui, pour exprimer mon admiration, mes remerciements et mon sentiment de fierté, car il venait deux jours avant, de prendre la parole sur la crise du NOSO qui nous préoccupe. Mais avant que je n’ai ouvert la bouche, prononcé les premiers mots, il se fera plus fort et plus audible : Jeune frère, c’est bien ce que vous faites, notre pays a besoin de paix, mais mieux, de vérités et de personnes courageuses pour les porter, pour les défendre.
Lui, David, ce grand frère, ce père, ce patriarche et ce haut commis d’exception au service de la société et de la paix, était par ailleurs le symbole des gens de là-bas, des gens du grand Mbam, à l’instar des Justin Ndioro, Boto, Bidias et autres, dont les traditions d’humilité, de service, de sociabilité et de patriotisme, bien qu’extraordinairement propres et spéciales, sont demeurées incomprises ou insuffisamment considérées. Des gens propres comme cette partie de notre pays sait en produire, qu’ils soient de la gente masculine ou féminine. Peut-être que devrais-je m’arrêter ici, pour éviter l’irruption des sarcasmes jalouses, dans un pays rendu à la culture du nivèlement par le bas.
Mais, et sans être mal polis, il est bon de rappeler que si nous sommes débout, resterons debout et toujours debout quoi que l’on dise de nous et quoi qu’il advienne, c’est parce que le pays compte d’autres compatriotes de la hauteur, de la dignité, de l’élégance et du sens du service public et des intérêts nationaux de la trempe de David Abouem A Tchoyi. Ceux qui parlent trop de l’âge ont tort, parce qu’on ne refait pas l’histoire d’un patriarche qui a œuvré pour la paix et la probité morale, parce qu’on ne les remplace pas si facilement et intégralement, parce que la société a toujours besoin d’eux, des patriarches, ces sages.
Comment ne pas pleurer de toutes nos forces et de toutes nos larmes, pour un départ au moment où la quête de dialogue, de pardon, de rassemblement, de solidarité, de réconciliation et de paix, bouscule nos consciences. Tout ceci intervient dans un contexte d’émergence de nouveaux élans de haines et d’ostracismes autour du pouvoir, autour d’une transition donc personne ne maîtrise finalement les tenants et les aboutissants, pour ne pas dire ni le calendrier ni les véritables acteurs.
A nous revoir, Grand frère David, dans l’au-delà des cieux./.
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