Système Élecfraudal au Cameroun : Fraude Électorale et Réélection de Paul Biya en 2025
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Système Élecfraudal au Cameroun : Fraude Électorale et Réélection de Paul Biya en 2025 :: CAMEROON

J’ai le malheur de vous annoncer que si Paul Biya est candidat à sa réélection à la présidence du Cameroun, eh bien il remportera l’élection présidentielle d’octobre 2025. Et pour cause, le système électoral !

Le vote à 21 ans

Je n’arrive pas à comprendre que jusqu’en l’an 2025, l’on continue toujours à considérer les citoyens camerounais comme de véritables irresponsables. La preuve, notre système électoral qui infantilise des adultes, puisque tu peux te marier légalement à dix-huit ans, tu peux intégrer l’armée et ses bataillons militarisés à partir du même âge, et pourtant tu dois atteindre — et attendre — 21 ans avant de pouvoir te prononcer sur la gestion de ta propre République…

C’est irrecevable ! Nous sommes dans une Nation essentiellement jeune, où plus de la moitié de la population a moins de dix-huit ans. Nous sommes dans une société où les pouvoirs publics ont volontairement dépolitisé les habitants comme mon ami Pierre La Paix Ndamè, à tel point que Paul Biya l’avait dit lui-même durant les années 1990 : « L’école aux écoliers, la politique aux politiciens. »

Le scrutin à un tour

Comment, toujours dans ce XXIᵉ siècle, peut-on encore fonctionner avec des scrutins présidentiels à un seul tour ? Hein ? Car c’est bien visible que ce Code électoral a été taillé sur mesure ; principalement à la taille de son rédacteur en chef, j’ai nommé monsieur président Paul Biya. Un seul tour ! C’est-à-dire qu’il n’y aura même pas d’émulation durant ce scrutin, puisque toutes les maigres voix de nos opposants vont se disperser entre leurs multiples et inutiles candidatures. Avec un deuxième tour, un second plus exactement, on aurait au moins obtenu un face-à-face. On aurait pu voir émerger un challenger sérieux qui affronterait le plénipotentiaire sortant dans un duel impitoyable, et les Camerounais auraient alors devant eux, un véritable choix politique : voter pour un candidat neuf, nouveau, porteur d’espérance et de rupture totale avec ce régime quadragénaire et sanguinaire, ou alors se maintenir dans l’obscurantisme et dans la résilience éternels qui ont pourtant commencé depuis le 6 novembre 1982. À mon avis, la question serait très-très-très vite résolue…

Le PV d’Elecam

Vous vous doutez bien que sur les dizaines de milliers de bureaux de vote qui seront constitués, seuls les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti présidentiel, pourront les recouvrir intégralement. Parce que, et c’est fait à dessein, le système électoral tend à démultiplier ces bureaux au maximum, cela pour rendre la tâche encore plus ardue aux petits partis politiques qui affronteront le candidat plénipotentiaire Paul Biya.

Pire, en cas de litige sur les procès-verbaux, c’est UNIQUEMENT et EXCLUSIVEMENT celui d’Elecam, l’organisateur des élections, qui fera foi ! En termes plus simples, que si les résultats d’un bureau de vote sont sujets à polémique, eh bien c’est uniquement la version d’Elecam qui sera retenue par le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT) et par toutes les autres autorités administratives et gouvernementales !

Vous voyez alors la tricherie ? Autant dire que ce sera la version du RDPC qui sera retenue, lui qui est en même temps juge et partie puisqu’il a même souvent réussi à nous fabriquer de faux observateurs…

Le Conseil constitutionnel

Enfin, le Conseil constitutionnel ! Quoi de mieux que cette Cour de vieux grabataires presque séniles, pour s’assurer d’une réélection à l’infini au bénéfice de leur créateur nonagénaire qu’est monsieur Paul Biya ?

Le Conseil constitutionnel nous avait déjà fait le coup en 2018, lorsqu’il a systématiquement rejeté toutes les requêtes de l’opposition durant le contentieux post-électoral. La Cour constitutionnelle les avait qualifiées d’irrecevables, un terme qui est devenu incroyablement populaire depuis lors. De plus, le président de cette Chambre mortuaire, Clément Atangana, s’est vu octroyer une résidence de service à hauteur de plusieurs millions de nos francs CFA, à l’issue du scrutin présidentiel précédent. Certainement, pour « bons et loyaux services rendus à la Nation ». Car après tout, c’est à ce magistrat que reviendra la charge de décliner le nom du futur vainqueur de l’élection présidentielle de 2025. Et je peux déjà vous annoncer qu’il va correctement articuler les noms et prénoms de monsieur Paul Biya.

Le système de la fraude électorale

Donc j’ai la tristesse et le désarroi de vous prévenir que si Biya est candidat, eh bien il remportera —haut-la-main— l’élection présidentielle prévue d’ici octobre 2025. Et pour cause, notre vicieux système électoral ! Ou plutôt, le système élecfraudal !

On aura un candidat omnipotent malgré ses quatre-vingt-douze ans d’âge, puisqu’il possèdera à la fois l’armée, la police, les renseignements généraux, l’argent du contribuable, les véhicules de service, l’administration publique, le Conseil constitutionnel et sans oublier Elecam lui-même qui organisera ces élections.

Le Code élecfraudal ! Comment peut-on espérer une élection démocratique avec un manuel aussi frauduleux, qui organise savamment et malveillamment les conditions de réélection de son concepteur, le talentueux monsieur Paul Biya ?

Le système de la fraude électorale est une véritable tragédie dans notre beau pays ; puisque c’est à cause de cette tricherie à ciel ouvert, que nous serons enfermés dans la souffrance et dans la misère pour un énième mandat de sept ans supplémentaires…

Parce que monsieur Paul Biya est passé maître en la matière, surtout depuis 1992 qu’il avait manifestement perdu les élections. Et donc il a fait développer un système de bourrage des urnes, il a développé un système de corruption des mœurs à travers le pain et la sardine, et il a incroyablement perfectionné tous ses mécanismes de répression violente. Le système électoral c’est tout un système, et cela va du Code électoral qui a été taillé sur mesure, des personnels d’Elecam et de la Cour constitutionnelle qui sont des marionnettes, ou encore des moyens colossaux et inimaginables (tout l’argent de notre pays) qui sont déployés sur le terrain au bénéfice d’un seul et unique individu.

Alors oui, Paul Biya sera malheureusement président du Cameroun jusqu’en l’an 2032…

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