Shanda Tonme: " La Première Dame et les autres, J’ai pris position"
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Dans une sortie, parvenue à notre rédaction, Le Médiateur Universel affirme que nous "revoici, noircissant et discriminant les uns, sabotant et excluant les autres, condamnant juste pour une poignée de main, pour un éloge, pour un compliment. Certains auraient préféré aller à la rencontre du diable et l’aider à aiguiser de longs couteaux pour des meurtres sans préavis, que de s’asseoir à côté de leurs frères et sœurs du pays dans une chapelle, dans une mosquée, dans un temple afin de penser ensemble le destin collectif. A force d’ostraciser, il n’y aura bientôt plus personne de qualifiée pour le dialogue. Est-ce cela que certains, à droite comme à gauche, recherchaient ou calculent ?"
 
Lire en dessous sa sortie :

Le Médiateur Universel

Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI)

Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR)

La pire des erreurs, à la fois pour les individus, les communautés, les groupes, les clans de toutes natures et même les nations, surtout les nations, c’est de ne pas savoir, vouloir ou pouvoir lire dans le passé pour mieux s’armer des leçons utiles, en vue de gérer le présent et d’affronter l’avenir.

Le Cameroun, est, nous n’en doutons point, à une étape importante du déroulement de son destin, ainsi que de l’articulation de ses ambitions de développement. Nous vivons en fait, un moment crucial de réflexion dense, intense et pressant pour la projection de notre bonheur et l’expression de notre identité. De tout ce que nous disons, faisons et supputons ou chuchotons, dépendent de multiples projets et réalisations actuelles et futures pour nous tous. Il n’y a pas que nos enfants qui sont en ligne de mire, il y a nous-mêmes au présent, quelques soient nos âges.

Mais alors, et comme si un oiseau de mauvaise augure s’éclipsait et réapparaissait, il commence à se propager un sentiment embêtant, gênant et compromettant de déjà-vu dans le quotidien. La décennie 1985-1995, connue comme les années de braise dans notre brève mais riche histoire contemporaine, c’était tout sauf la convivialité, sauf l’affection, sauf la fraternité, sauf la politesse, sauf le dialogue. C’était le feu, les soupçons, les cailloux, les lance-flammes et les discours de confrontation. Pourtant le pays avait un urgent et pressant besoin d’apaisement, d’entente et de solidarité.

Nous revoici, noircissant et discriminant les uns, sabotant et excluant les autres, condamnant juste pour une poignée de main, pour un éloge, pour un compliment. Certains auraient préféré aller à la rencontre du diable et l’aider à aiguiser de longs couteaux pour des meurtres sans préavis, que de s’asseoir à côté de leurs frères et sœurs du pays dans une chapelle, dans une mosquée, dans un temple afin de penser ensemble le destin collectif. A force d’ostraciser, il n’y aura bientôt plus personne de qualifiée pour le dialogue. Est-ce cela que certains, à droite comme à gauche, recherchaient ou calculent ?

Non, non, non et non, les années de braise c’est fini, c’est derrière nous, tout comme les années troubles, hébétées, sombres et remplies de larmes des glorieuses luttes de l’UPC. Nous ne repasserons plus jamais par-là, et nous ne ferons rien pour nous retrouver dans des haines sans substances ni frontières.  Ne tirez sur personne le jour pour frapper à sa porte la nuit à la recherche de prébendes, de faveurs et de strapontins.

Acceptons que nous sommes tous plus ou moins responsables, chacun à son niveau, de tout ce qui nous arrive et nous arrivera. Ni les âges, ni les fortunes, ni les fonctions et ni les origines, ne devraient servir de justification d’exclusion et d’ostracisme, de haine et de marginalisation.

La tentation d’une nouvelle perdition est grande et latente, dès lors qu’une personne doit être pendue et jetée dans la cage aux fauves, à cause d’une poignée de mains, à cause d’un éloge, d’un compliment, d’une reconnaissance. La jalousie, pire des tares et des défauts, n’est jamais très loin, et elle conduit inéluctablement à des formes de folie.

Hier, c’était quelques langues qui contestaient une présence au palais de l’unité, à une cérémonie protocolaire institutionnalisée. Hier, c’était quelqu’un qui devant les écrans, en mondovision, détruisait son passeport. Aujourd’hui, c’est un tintamarre traumatisant sur un banal compliment à la première dame. Il est temps de mettre fin à ces débordements dangereux et improductifs.

Nous devons avancer, nous devons changer, d’abord individuellement, par nous-mêmes, chacun en ce qui le concerne, avant de promouvoir passionnément, des lendemains plus enchantés. Ce n’est même plus un simple souhait, c’est une obligation. Les années de braise, c’était hier, avec leurs méthodes, leurs avatars, des espoirs et des déceptions, des acquis et des ratés. Les radicalismes, c’est pour les repas des marchands des cercueils, ce n’est pas pour les gens sensés qui veulent avancer sagement et positivement./.

Yaoundé, le 15 Janvier 2025

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