Mgr Mbarga : « Le Président Biya n’est pas le principal problème du Cameroun »
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Mgr Mbarga : « Le Président Biya n’est pas le principal problème du Cameroun » :: CAMEROON

Lors du 48ᵉ séminaire annuel des évêques à Buea, Mgr Philippe Alain Mbarga, évêque d’Ebolowa et vice-président de la Conférence épiscopale nationale, a affirmé que le président Paul Biya n’est pas le principal problème du Cameroun. Selon lui, le véritable frein au développement du pays réside dans le manque d’esprit d’entreprise et de patriotisme. Cette déclaration, faite lors d’une homélie le 7 janvier 2025, a suscité des réactions contrastées dans l’opinion publique.

Un appel au travail et à la responsabilité individuelle
Pour Mgr Mbarga, le rôle d’un chef d’État, tout comme celui du pape dans l’Église catholique, est de catalyser un système qui fonctionne grâce à l’implication de tous. Il a insisté sur le fait que chacun doit faire sa part avec efficacité et honnêteté

« Si chacun fait son travail efficacement sans utiliser la cupidité ou le cœur noir, alors tout ira bien », a-t-il déclaré.

En s’appuyant sur l’exemple biblique du miracle de la multiplication des pains et des poissons, l’évêque a exhorté les Camerounais, en particulier les jeunes, à maximiser leurs talents. Il a souligné que Dieu multiplie ce que l’on apporte, mais encore faut-il fournir un effort initial.

Un système centralisé critiqué
Malgré cet appel à la responsabilité individuelle, Mgr Mbarga a négligé de comparer la structure décentralisée de l’Église catholique avec le modèle centralisé du pouvoir au Cameroun. Contrairement à l’Église, où chaque évêque ou prêtre exerce un contrôle local, le président Biya centralise les décisions, limitant souvent l’autonomie des citoyens.

Débat autour de la position des évêques
Les propos de Mgr Mbarga interviennent dans un contexte où certains évêques, notamment ceux de Douala, Yaguoa et Ngaoundéré, ont appelé Paul Biya à ne pas briguer un nouveau mandat en 2025. Cette prise de position a déclenché un vif débat médiatique et une réaction du gouvernement, qui a minimisé l’influence de ces déclarations sur la population.

Pour Atemkeng Peter, acteur de la société civile, la prise de position de Mgr Mbarga pourrait être perçue comme une tentative d’opportunisme politique. Il a déclaré :

« Si les évêques se laissent entraîner dans ce schéma débilitant d’opportunisme, ils ne méritent pas d’être la conscience de la société. »

Un séminaire attendu par la population
Le séminaire des évêques, qui se clôturera le 11 janvier 2025, est suivi de près par de nombreux Camerounais. La déclaration finale des prélats est attendue pour clarifier leur position face aux enjeux politiques du pays. Dans un Cameroun où les tensions politiques sont exacerbées, les propos des figures religieuses continuent de susciter débat et controverse.

Un appel au patriotisme et à l’action
Mgr Mbarga a finalement rappelé l’importance de l’engagement personnel pour le progrès national. Ses paroles, bien que polémiques, appellent les Camerounais à dépasser les divisions politiques pour construire une société où chacun contribue activement.

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