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© AFRIKSURSEINE : Céline EVINA
- 06 Jan 2025 23:21:20
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FRANCE :: Longué Longué : pour un plat de taro
C’est devant un plat de taro que le « libérateur des Camerounais » a repris son idéologie basée sur la séparation des peuples. Invité chez un ami, celui dont la vidéo de torture avait ému plus d’un s’est exprimé pour partager sa vision de la société camerounaise. Selon lui, le peuple bamiléké, originaire de l’Ouest du Cameroun, réputé dynamique pour certains et taxé de tribalisme par d’autres, dépasserait dix Kwoi (entendu ici comme les autres tribus étrangères au peuple bamiléké). Il prononce ces mots en ouvrant une bouteille de champagne, sous les acclamations de ses congénères. La gaieté fuse d’un bout à l’autre de la maison, et l’homme est filmé, ovationné même.
Ce qu’on ne réalise pas, cependant, c’est qu’il s’agit là d’une mauvaise stratégie de communication politique. En tant que « libérateur », utiliser un tel discours peut ternir son image et diviser davantage. Dresser les Bamilékés contre les autres groupes est politiquement dangereux. Comme on le dit souvent, laisser les mauvaises langues s’exprimer librement peut avoir des répercussions sociales et politiques. Longue Longué, habitué des repas de taro, est régulièrement aperçu dans le 18ᵉ arrondissement de Paris, chez les mamans spécialisées dans la préparation de ce plat.
Là, assis, il boit bière sur bière, champagne sur champagne, vin sur vin, tout en racontant ses déboires : « On allait me tuer, mon frère ! » Et les euros tombent, car les Camerounais, par essence solidaires, ne veulent pas voir leur « libérateur » sombrer dans la misère, surtout dans ce pays où l’on ne reconnaît quelqu’un que lorsqu’il a réussi. Parti la semaine du 20 décembre, il aurait été aperçu dans le 16ᵉ arrondissement pour signer une procuration. Tout porte à croire qu’il ne s’est pas encore libéré lui-même, ce qui est nécessaire pour espérer libérer les autres. L’année électorale s’annonce, et l’homme semble déterminé à jouer sa partition, cette fois depuis la France. Le soutien à son égard reste fort, mais il devra redoubler de vigilance, car, pour un simple plat de taro, il pourrait perdre la tête. Le Cameroun a besoin de tous ses enfants unis pour sa véritable libération.
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