Haro sur le harcèlement judiciaire et politique contre Maître Alice Nkom au Cameroun
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Haro sur le harcèlement judiciaire et politique contre Maître Alice Nkom au Cameroun :: CAMEROON

Maître Alice Nkom, avocate et défenseure des droits de l’homme au Cameroun, est une figure emblématique de la lutte pour la justice et les libertés fondamentales. Cependant, elle fait actuellement face à un harcèlement judiciaire et politique orchestré par le régime en place. Cette situation alarmante soulève des questions cruciales sur l’état de la démocratie et du respect des droits humains au Cameroun.

Une voix importante dans l’espace public camerounais

Alice Nkom est connue pour ses combats courageux en faveur des droits des minorités, des prisonniers politiques et des victimes d’injustices. Bien que ses positions ne fassent pas l’unanimité, son rôle dans l’espace public est indéniable. Elle incarne une voix qui refuse de se taire face aux abus de pouvoir et aux violations des droits humains. C’est pourquoi la persécution dont elle est aujourd’hui victime est particulièrement préoccupante.

Depuis novembre 2018, les militants du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) ont subi des répressions violentes de la part du régime RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais). Des centaines de militants ont été arbitrairement arrêtés, torturés et condamnés par des tribunaux militaires, souvent sans preuves tangibles. Cette oppression administrative et judiciaire s’inscrit dans un contexte plus large de répression des voix dissidentes au Cameroun.

Un régime qui méprise les droits de l’homme

Le régime camerounais ignore délibérément les avis internationaux, notamment celui du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) de l’ONU, qui a jugé illégales les décisions rendues par les tribunaux militaires dans les dossiers des militants du MRC. Malgré cet avis, des dizaines de militants restent emprisonnés, et la répression s’intensifie à l’approche de l’élection présidentielle.

Les menaces pesant sur les défenseurs des droits humains, les journalistes, les artistes et les membres du clergé sont de plus en plus visibles. Des figures comme Haman Mana, Gaston Philippe Abé Abé (Valsero), Simon Longkana Agno (Longuè Longuè), et bien d’autres, ont été contraints à l’exil ou réduits au silence. Alice Nkom est désormais la cible de charges farfelues, initiées par une organisation fantoche appelée Observatoire du Développement Sociétal, dirigée par Maurice Koulou Engoulou.

Solidarité et résistance face à l’injustice

Face à cette situation, le MRC a exprimé sa solidarité avec Alice Nkom. Maurice Kamto, président national du MRC et ancien prisonnier politique, a demandé au collectif d’avocats dirigé par Me Sylvain Souop de prendre en charge la défense de Maître Nkom, pro bono. Cette initiative vise à constituer un front judiciaire pour défendre les victimes du régime et promouvoir un véritable État de droit au Cameroun.

Le régime doit comprendre que la résistance s’organise. Les Camerounais qui osent élever la voix contre les dérives autoritaires ne sont plus isolés. Ils sont soutenus par des réseaux nationaux et internationaux, déterminés à faire respecter les lois de la République et les engagements internationaux du Cameroun en matière de droits de l’homme.

Un appel à la mobilisation pour la justice

Le cas de Alice Nkom est emblématique des défis auxquels fait face la société civile camerounaise. Son harcèlement judiciaire et politique est un signal d’alarme pour tous ceux qui croient en la justice et en la démocratie. Il est essentiel de soutenir les défenseurs des droits humains, de dénoncer les abus de pouvoir et de travailler ensemble pour un Cameroun plus juste et respectueux des libertés fondamentales.


DECLARATION SUR LE HARCÈLEMENT JUDICIAIRE ET POLITIQUE DE MAÎTRE ALICE NKOM 
Maître Alice NKOM est une figure éminente de la vie publique de notre pays. Elle mène des combats pluriels. Nous ne partageons pas tous ces combats, et ce ne sont pas tous ses combats qui sont aujourd'hui en cause. Cependant Maître Alice NKOM est une voix importante dans l'espace public de notre pays. 
Il est par conséquent inadmissible qu'elle soit l'objet de l'acharnement judiciaire et politique que lui inflige le pouvoir en ce moment. Nous ne pouvons y assister sans rien faire. 
Depuis novembre 2018, les militants du MRC, par centaines, ont suffisamment souffert des dérives autoritaires et judiciaires du régime RDPC, pour qu'une telle oppression administrative et judiciaire nous alerte. En effet, de nombreux militants du MRC ont été arbitrairement arrêtés, sauvagement torturés, illégalement détenus, jugés et lourdement condamnés par des tribunaux d'exception : les tribunaux militaires.

Ce régime méprise l'Avis du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) de l'ONU formulé depuis novembre 2022, qui juge arbitraires et illégales toutes les décisions rendues par des magistrats militaires aux ordres dans nos dossiers, alors que l'Avis en question lui est opposable. Malgré cet important Avis d'un organe des traités des Nations Unies en matière des droits de l'homme, des dizaines de nos militants sont encore séquestrés dans les prisons. 
A mesure qu'on se rapproche de l'élection présidentielle, des menaces pèsent sur la vie des Camerounais qui osent élever la voix contre les dérives destructrices du régime, à l'instar des Évêques et autres membres du clergé de l'Église Catholique Romaine qui est au Cameroun, des Pasteurs, des journalistes et chroniqueurs comme MM. Haman MANA, J.Rémy NGONO, de nombreux lanceurs d'alerte, des musiciens comme MM. Gaston Philippe ABÉ ABÉ dit "Général Valsero", Simon LONGKANA AGNO, alias "Longuè Longuè" ainsi que de nombreux autres artistes, du Docteur Aristide MONO, du Pr Aimé BONNY, de l'écrivaine Calixte BEYALA, et de nombreuses autres personnes plus ou moins célèbres. Plusieurs de ces compatriotes sont ou ont été obligés de s'exiler. 

Certaines charges farfelues aujourd'hui portées contre maître Alice NKOM réveillent en nous de tristes souvenirs. Il faut se rappeler que tous les malheurs du MRC et de ses militants ont débuté au lendemain du scrutin présidentiel du 07 octobre 2018 par le dépôt, le 9 octobre, par la même mystérieuse organisation dite de la société civile appelée "Observatoire du Développement Sociétal", dirigée par un certain Maurice KOULOU ENGOULOU, d'une plainte absurde au Tribunal militaire de Yaoundé contre moi-même et le MRC pour "sédition d'appel au soulèvement populaire".

 La même organisation criminelle est utilisée aujourd'hui par le régime pour initier des poursuites pénales extravagantes contre Me Alice NKOM.  Comme par hasard, cette organisation criminelle opère seulement dans le sillage des scrutins présidentiels. 
Face à cette situation, le MRC est solidaire de Maître Alice NKOM qui, dans ce dossier précis, est, comme ses militants pacifiques, victime de persécutions. 

C'est la raison pour laquelle j'ai demandé au Collectif Me Sylvain SOUOP d'entrer en contact avec Me Alice NKOM, afin de prendre part, pro bono, à sa défense. Le régime doit comprendre qu'un front judiciaire de ses victimes est désormais constitué et se battra sans ménagement pour faire du Cameroun un État de droit, qui respecte les lois de la République ainsi que ses engagements internationaux librement consentis. 

Fait à Yaoundé le 4 janvier 2025
Maurice KAMTO Président National du MRC, Ancien Prisonnier Politique

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