Une comparaison saisissante des projets d'infrastructures routières au Maroc et au Cameroun met en lumière des disparités financières considérables qui interrogent sur la gestion des grands chantiers en Afrique.

L'autoroute Tiznit-Dakhla au Maroc, un projet titanesque de 1055 kilomètres, est estimée à 622 milliards de FCFA. En contraste, l'axe Yaoundé-Douala au Cameroun, long de seulement 141,1 kilomètres, affiche un budget de 900 milliards de FCFA. Cette différence spectaculaire dans les coûts de construction soulève de nombreuses questions.

Pour mettre ces chiffres en perspective :
- Coût kilométrique au Maroc : 589 millions FCFA/km
- Coût kilométrique au Cameroun : 6,37 milliards FCFA/km

Cette disparité signifie que le kilomètre d'autoroute au Cameroun coûte environ 10,8 fois plus cher qu'au Maroc, malgré des conditions géographiques globalement comparables.

Le projet marocain illustre une approche ambitieuse mais maîtrisée des grands travaux d'infrastructure. S'étendant sur une distance considérable, il représente un investissement stratégique pour le développement du royaume chérifien, reliant des zones économiques importantes tout en maintenant des coûts contrôlés.

En revanche, le tronçon Yaoundé-Douala, bien que crucial pour l'économie camerounaise en reliant la capitale politique à la capitale économique, interroge par son coût exorbitant. Cette situation mérite une analyse approfondie des facteurs contribuant à une telle inflation des coûts : processus d'attribution des marchés, choix techniques, contrôle des dépenses, ou encore gouvernance du projet.