Le traditionnel discours du 31 décembre 2024 du président Paul Biya a suscité de vives réactions dans le paysage médiatique camerounais, révélant des interprétations divergentes entre les analystes pro-gouvernementaux et l'opposition.

Sur les plateaux de télévision, les commentateurs se sont succédé pour décortiquer les propos du chef de l'État. Certains y ont vu des signes d'une potentielle candidature future, notamment lorsque le président a évoqué sa "détermination intacte qui se renforce au quotidien". Cette déclaration a particulièrement retenu l'attention des observateurs, dont Patrick Rifoe sur Équinoxe TV, qui y perçoit une possible indication de ses ambitions politiques.

La question des infrastructures et du développement a occupé une place centrale dans les débats. Si Yves Marc Medzo, s'exprimant sur la CRTV, salue une "métamorphose du paysage infrastructurel", d'autres voix comme celle d'Armand Okol sur Bnews1 dénoncent un décalage entre les annonces présidentielles et la réalité du terrain, notamment concernant les chiffres de branchements d'eau potable.

Le style et la nature même du discours présidentiel n'ont pas échappé aux critiques. Xavier Messe l'a qualifié de "marronnier", soulignant la répétition des thèmes d'une année à l'autre. Cette observation fait écho aux propos d'Olivier Bile sur Cam 10 télévision, qui pointe la capacité du président à "faire des diagnostics" mais déplore l'absence de propositions concrètes.

La gouvernance et le bilan des 42 années de pouvoir constituent un autre point de friction majeur. Alors que certains défendent les acquis du régime, d'autres, à l'instar d'Alex Gustave Azebaze sur Balafon TV, y voient la confirmation d'une volonté de maintien au pouvoir jusqu'au bout.

Le contraste entre les différentes lectures du discours présidentiel reflète les divisions profondes qui traversent la société camerounaise quant à l'évaluation du bilan politique de Paul Biya et aux perspectives d'avenir du pays.