S.M KEMTCHAM JEAN PAUL "LE PRÉFET DU NDÉ, DOIT DÉJÀ AVOIR DE VRAIES INFORMATIONS SUR MON DOSSIER"
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CAMEROUN :: S.M KEMTCHAM JEAN PAUL "LE PRÉFET DU NDÉ, DOIT DÉJÀ AVOIR DE VRAIES INFORMATIONS SUR MON DOSSIER" :: CAMEROON

Dans une interview exclusive accordée à Camer.be, le chef traditionnel du quartier Koptcha (quartier 4) de Bangangté parle de son dossier d’arrêté bloqué à la préfecture de Bangangté, des difficultés que son unité de commandement fait face et s’exprime sur comment ses populations préparent-elles à entrer dans en 2025, année électorale cruciale pour le Cameroun.

Quel est le message que vous adresserez à vos populations pour cette nouvelle année ?

Le message à leur adresser est celui de la paix, du vivre-ensemble et de l’entraide mutuelle. Vous savez, nos quartiers sont confrontés à de nombreux défis, le quartier 4 Koptcha de Bangangté (environ 15 000 habitants, ndlr) en l’occurrence fait face aux questions d’insalubrité. A cet effet, nous nous organisons avec les chefs de blocs pour suppléer la municipalité dans cette tâche qui tient à cœur le préfet du département du Ndé et le sous-préfet de l’arrondissement de Bangangté. Notre mission consiste surtout à sensibiliser les populations sur l’importance de garder son environnement sain et viable. L’autre préoccupation est celle des déplacés internes issus de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Nous avons répertorié près de 70 familles avec qui nous vivons en parfaite harmonie. Nous avons d’ailleurs transmis le 13 septembre 2024, au sous-préfet de l’arrondissement de Bangangté, la liste actualisée des déplacés internes. Ça n’a pas été facile dès le départ ; simplement parce que les populations sur place devraient vivre désormais avec ces déplacés internes qui ont un mode de vie assez différent. Nous avons réussi l’exploit de les intégrer dans notre société et aujourd’hui ils vaquent à leurs occupations non pas comme des Camerounais entièrement à part, mais comme des Camerounais à part entière.

Cette année 2025 sera marquée par l’élection présidentielle. Comment vous organisez-vous pour affronter cette échéance cruciale ?

Je voudrais avant de répondre à votre question vous rappeler que j’ai été militant d’un parti politique de l’opposition. Ensuite, j’ai intégré le parti Rdpc à la suite d’un ensemble d’événements. Dans cette formation politique avec le chef de l’Etat S.E.M Paul Biya comme président national, j’ai fait deux mandats de conseiller municipal : l’un de 2002 à 2007 avec le patriarche Marcel Niat Njifenji et l’autre de 2007 à 2013 avec Célestine Ketcha Courtés, actuelle ministre de l’Habitat et du Développement urbain. Je me réjouis d’avoir fait partie des grands électeurs de la première législature du Sénat camerounais, et qui avait porté le patriarche Niat Marcel au poste de président de cette auguste chambre du Parlement. Comment nous nous préparons pour l’échéance de 2025 ? Nous veillons à ce que tous les habitants du quartier 4 en âge de voter s’inscrivent sur les listes électorales. En ce qui concerne mon parti, il y aura des directives du comité central et nous allons travailler sur la feuille de route qui nous sera donnée. Mais pour l’heure, nous travaillons de manière à ce qu’il soit calme le moment venu.

Courant 2024, l’insécurité a plongé la ville de Bangangté dans la peur et la psychose ? Des cas d’agressions et cambriolages ont été observés ? Est-ce que le quartier 4 en a été épargné ?

Le problème d’insécurité n’est pas l’apanage de la ville de Bangangté ou encore moins du quartier 4. Ce fléau est observé dans toutes les villes du monde. Mais chaque ville ayant sa spécificité. Nous ne le disons pas pour faire croire que nous avons abandonné notre rôle. Nous avons avec les chefs de bloc mis sur pied des comités de vigilance et sensibilisons les populations pour qu’elles alertent sur des personnes suspectes qui entrent dans le quartier. Quand des cas similaires sont signalés, nous alertons le sous-préfet et aussitôt des mesures urgentes sont prises. Pour vous dire qu’en 2024, nous n’avons pas enregistré de cas graves grâce à notre système de veille. Je voudrais à cet effet formuler mes vives reconnaissances aux autorités administratives qui me donnent déjà assez d’honneurs. Lors d’un séminaire présidé par le préfet du Ndé et organisé par TotalEnergie sur l’impact environnemental dans le département du Ndé du fait que l’entreprise a trois stations-services dans trois quartiers, j’ai pris la parole au nom de mes collègues pour le mot de bienvenu aux participants et bien d’autres événements où j’ai été mandaté pour représenter les chefs traditionnels de mon rang. Je vais surtout remercier le sous-préfet et son état-major qui ont mis fin au désordre urbain qui s’installait dans mon quartier et surtout autour de la chefferie avec des parkings anarchiques de véhicules et un  marché de bois qui avait fait son nid ici. Il est connu de tous que c’est le quartier Kotcha qui a fondé la ville de Bangangté. Les premiers députés de la République (Nya Thaddée, Charles Mbakop) ; le tout premier maire de Bangangté, Nana Paul ; trois chefs traditionnels actuels des autres quartiers urbains sont des fils Koptcha ; de même que de grandes élites Bangangté sont nées ici. La tribune place des fêtes, l’hôpital de district de Bangangté, le marché A sont dans mon quartier.

Quels sont les événements qui ont marqué le quartier 4 en 2024 ?

Le dernier en date reste la tournée du sous-préfet de l’arrondissement de Bangangté après son installation officielle où nous étions fortement mobilisés. Pendant sa tournée dans notre quartier dont le point de chute a été la concertation et échanges dans ma résidence tenant lieu de chefferie, nous l’avons accueilli avec la ferveur qui lui est due et lui avons soumis nos doléances qui s’inscrivent sous plusieurs ordres.

Vous parlez de votre chefferie pourtant nous entendons dire que le quartier 4 n’a pas de chef traditionnel. Pouvez-vous apporter de la lumière sur ce sujet ?

Le quartier 4 a bel et bien un chef traditionnel ; en la personne S.M Kemtcham Jean Paul. J’ai été élu en 2019, après un scrutin très couru avec plus de cinq candidats que j’ai battu à plate-couture. Je profite de cette occasion pour renouveler mes sincères reconnaissances aux populations qui ont massivement voté pour moi. Toutefois, il s’avère quand même que mon arrêté préfectoral ait été bloqué par des mains invisibles, sans que nous ne sachions pourquoi. J’entends des gens dire que tant qu’ils seront aux affaires, la situation ne changera pas. D’aucuns estiment que je ne fais pas allégeance au roi des Bangangté, ce qui est archifaux. Je fais partie des gens que le roi consultait avant de prendre une décision. Vous comprenez par-là que je suis compté parmi les dignitaires Bangangté et j’ai pleinement joué mon rôle en tant qu’élite et chef d’une grande famille à Bangangté. Le préfet du département du Ndé, Auguste Essomba, le cador de l’administration, qui a hérité de cette situation, a déjà je crois de bonnes informations sur mon dossier. En attendant la bonne nouvelle, je continue à me rendre entièrement disponible à toutes les activités républicaines et continue d’agir selon les prérogatives que me confère la loi, notamment le décret de 1977, portant organisation de la chefferie traditionnelle au Cameroun.

Comment sortir de cette impasse ?

Je vous l’ai dit. J’ai présenté tout ce qu’il fallait pour que mon arrêté sorte : le bordereau accompagnant le dossier d’homologation de la chefferie du quartier 4 Koptcha avec toute la liasse de documents y afférents, transmis par le sous-préfet le 9 février 2021 au préfet du préfet du Ndé. Ceci c’est à la suite de plusieurs requêtes du sous-préfet ayant mené les opérations électorales et sorti le procès-verbal signé de ses soins. Ça fait au total trois sous-préfets qui ont travaillé sur le dossier et je tiens à rappeler que mon dossier n’est pas revenu à la sous-préfecture pour une erreur que ce soit. Maintenant la décision est du côté de l’administration qui est au fait de ce que je sers mon quartier, ma ville et mon pays avec dévouement. Nous avons tout de même attiré l’attention du roi des Bangangté, afin qu’il sache que le dossier de son élite qui a pleinement joué son rôle pour la fortification de son trône est encore sans issue favorable. Il sait comment utiliser son autorité pour que tout soit débloqué.

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