Dans une récente émission sur Équinoxe, l'analyste politique Aristide Mono a partagé son analyse du discours de fin d’année du président Paul Biya. Selon lui, le chef de l’État camerounais pourrait utiliser la chute de Bachar el-Assad en Syrie pour justifier ses échecs politiques et économiques. Cette déclaration intervient dans un contexte où les citoyens camerounais attendent des réponses concrètes face aux défis nationaux.  

Une critique acerbe des justifications de Paul Biya  

Aristide Mono n’a pas mâché ses mots lors de son intervention dans l’émission DROIT DE RÉPONSE. Il a affirmé que Paul Biya a une nouvelle fois échoué à répondre aux attentes des Camerounais en 2024. Selon lui, le président pourrait recourir à des « prétextes fallacieux » pour expliquer cet échec, une stratégie qu’il qualifie de « bouc-émissarisation ».  

« L’année dernière, dans son discours, il a accusé Israël, il a accusé l’Ukraine, affirmant que, sans cette guerre, le Cameroun serait émergent. Cette année, je suis convaincu qu’il reprochera à Bachar el-Assad d’avoir créé des troubles », a déclaré Mono, non sans une pointe d’ironie.  

Une tendance à désigner des boucs émissaires  

L'analyste politique a dénoncé une tendance récurrente chez Paul Biya à rejeter la responsabilité des problèmes du Cameroun sur des facteurs externes. Cette pratique, selon lui, permet au président d’éviter de s’attaquer aux véritables défis internes, tels que la corruption, le chômage et les inégalités sociales.  

« On rit, mais au fond, ça fait mal, car on se rend compte que les dirigeants jouent avec la vie d’une nation », a-t-il ajouté, soulignant l’impact de ces justifications sur la population camerounaise.  

Le contexte politique et économique du Cameroun  

Les critiques d’Aristide Mono interviennent dans un contexte où le Cameroun fait face à de multiples crises. Malgré ses richesses naturelles et son potentiel économique, le pays peine à atteindre une stabilité politique et une croissance inclusive. Les citoyens attendent des actions concrètes pour améliorer leur quotidien, plutôt que des discours qui rejettent la faute sur des événements internationaux.  

Une attente de leadership et de transparence  

Les propos d’Aristide Mono reflètent un sentiment partagé par de nombreux Camerounais : l’attente d’un leadership fort et transparent. Les justifications basées sur des conflits étrangers, comme la guerre en Ukraine ou la situation en Syrie, ne suffisent plus à apaiser les frustrations.  

Aristide Mono appelle à une prise de responsabilité de la part des dirigeants et à des réformes structurelles pour relever les défis nationaux. « Il est temps que nos dirigeants assument leurs responsabilités et travaillent pour le bien-être des Camerounais », a-t-il conclu.  

L’analyse d’Aristide Mono met en lumière les attentes des citoyens camerounais envers leurs dirigeants. Alors que Paul Biya s’apprête à prononcer son discours de fin d’année, la question reste de savoir s’il choisira de justifier ses échecs ou de proposer des solutions concrètes pour l’avenir du Cameroun.