Dans un texte incisif publié au lendemain de Noël, l’écrivaine franco-camerounaise Calixthe Beyala s’est penchée sur une réalité socioculturelle qui l’interpelle : l’omniprésence du champ lexical lié au sexe dans les discours de certains individus au Cameroun. À travers des exemples percutants, elle soulève des questions profondes sur les implications de cette fixation pour le développement intellectuel et social.  

Une Obsédante Réduction au Sexe  
Beyala déplore une tendance chez certains Camerounais à ramener des sujets sérieux, comme la politique, à des considérations d’ordre sexuel. Selon elle, des critiques sur la gestion politique ou sociale se heurtent souvent à des réponses triviales, comme des insinuations sur des relations amoureuses ou des attaques personnelles liées à la ménopause ou à l’apparence physique.  

Cette réduction des débats à des considérations intimes reflète, selon l’écrivaine, une pauvreté intellectuelle préoccupante. "On dirait qu’à la place de leurs cerveaux ont été implantés des objets sexuels", écrit-elle avec son style mordant.  

Une Réflexion sur les Implications Sociales  
Beyala va plus loin en posant une question fondamentale : des individus incapables de dépasser cette obsession peuvent-ils assumer des responsabilités nationales ? Cette interrogation soulève un débat crucial sur la maturité nécessaire pour contribuer de manière constructive à la gestion d’une nation.  

L’autrice pointe également le rôle des normes culturelles et éducatives qui semblent renforcer ces comportements. En limitant les discours à des clichés sexuels, on étouffe les discussions sérieuses sur les défis majeurs auxquels le Cameroun est confronté.  

L’Importance de Réorienter les Priorités  
Pour Calixthe Beyala, il est urgent de replacer l’intellect et les idées au centre des échanges. Le développement d’une société repose sur sa capacité à cultiver des débats enrichissants et à relever des défis collectifs.  

En dénonçant cette obsession omniprésente, Beyala invite à une introspection sociétale. Peut-on espérer une société progressiste si les conversations restent dominées par des propos triviaux ?

Une Écrivaine Engagée  
Connue pour son franc-parler et son engagement, Calixthe Beyala utilise sa plume pour pointer du doigt des dysfonctionnements sociaux, tout en appelant à un éveil des consciences. Son texte, bien que provocateur, vise à déclencher une prise de conscience collective.  

Les propos de Calixthe Beyala invitent à repenser les fondements des échanges sociaux au Cameroun. En remplaçant les discours futiles par des discussions profondes, la société camerounaise peut espérer un avenir où l’intelligence et la réflexion priment sur les clichés.