Dans une interview retentissante accordée à RFI ce 25 décembre 2024, Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, s'est prononcé de manière catégorique sur l'avenir politique du Cameroun. L'ecclésiastique a notamment pris position contre une éventuelle candidature de Paul Biya à l'élection présidentielle de 2025.

Mgr Kleda, figure respectée de l'Église catholique camerounaise, a souligné l'impératif d'une succession au sommet de l'État après 42 ans de règne de Paul Biya. Cette déclaration intervient dans un contexte où certains membres du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) évoquent la possibilité d'un huitième mandat pour l'actuel président du Cameroun.

L'archevêque de Douala, connu pour ses positions franches sur la gouvernance du Cameroun, a dressé un bilan critique des années Biya. Il a particulièrement insisté sur la nécessité d'un changement à la tête de l'État, considérant qu'une nouvelle candidature du président sortant ne serait pas réaliste, notamment en raison de son âge avancé.

Cette sortie médiatique de Mgr Kleda fait écho à sa position de 2011, lorsqu'il avait déjà manifesté son opposition à Paul Biya en appelant ouvertement à voter contre le candidat du RDPC. À l'époque, il justifiait sa position par la persistance de la pauvreté dans le pays, une situation qui, selon lui, ne s'est guère améliorée.

L'intervention de l'archevêque sur les ondes de RFI s'inscrit dans un débat plus large sur l'élection présidentielle de 2025 au Cameroun. Sa position rejoint celle de nombreux observateurs qui considèrent qu'après plus de quatre décennies au pouvoir, la question de la succession de Paul Biya doit être sérieusement envisagée.

Dans son analyse, Mgr Kleda met en garde contre les "thuriféraires" du régime qui poussent le président à briguer un nouveau mandat. Il souligne l'importance d'une transition politique réfléchie pour l'avenir du Cameroun, rappelant que la longévité au pouvoir n'est pas nécessairement gage de développement.

Cette déclaration de l'archevêque de Douala intervient à un moment crucial pour le Cameroun, alors que les discussions sur l'après-Biya commencent à prendre de l'ampleur dans le pays. Son intervention pourrait influencer le débat public sur la succession présidentielle et la nécessité d'un renouvellement politique.