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© AFRIKSURSEINE : Calvin DJOUARI
- 17 Dec 2024 08:29:01
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FRANCE :: Sandrine Fansi, « Prix du Meilleur Ecrivain Diaspora 2024 »
La soirée des remises du prix Diaspocam a connu son moment d’apothéose lorsqu’à retenti le nom de Sandrine Fansi, lauréate du Prix du Meilleur Écrivain de la diaspora 2024. Une consécration, un hommage vibrant au talent et à la ténacité d’une femme dont le parcours s’écrit dans l’encre de la résilience.
D’origine camerounaise, aujourd’hui marraine de la République française, Sandrine est de ces âmes qui défient les tumultes de la vie pour s’imposer dans la tanière. Elle arrive en France, un jour de rêve brisé, dans des conditions cruelles. À peine avait-elle foulé le sol du pays tant désiré qu’on lui impose un retour immédiat, un retour au goût amer.
Dans ce vol de retour, les larmes coulent comme un torrent. Elle se surprend à adresser des prières insensées, entre désespoir et rébellion, imaginant un dénouement tragique de crash d’avion où elle seule partirait, laissant derrière elle une scène digne des plus grandes fictions contemporaines. Mais rien ne se passe, et c’est dans ce retour humiliant que germera ses plus belles revanches : celle du retour celle de la plume. Quelques années plus tard, la mésaventure deviendra un titre : « Sandrine la Résiliente, de sans papiers à marraine de la république ». Recommençant à zéro, Sandrine affronte les vicissitudes de la vie sans-papiers.
Elle enchaîne les petits boulots, endure l’ombre de la précarité, mais avance, toujours. Puis vient la délivrance : les papiers, un mariage, et comme on pouvait s’y attendre les secousses de la vie de couple et la voilà qui s’entraine dans un divorce libérateur. Avec son humour souvent mordant, elle aime à dire : « Le divorce m’a sauvée ». Sandrine la caissière devient cadre en banque, Sandrine la femme brisée devient mère épanouie. De femme mariée au bord du précipice à « maman solo » plus rayonnante que jamais, elle est la marque de cette force tranquille qui défie les tempêtes. Une histoire rocambolesque, poignante, humaine.
Aujourd’hui, Sandrine Fansi, désormais romancière confirmée, trace sa voie avec une plume engagée. À travers ses écrits, elle prête sa voix à celles qui, longtemps, ont été réduites au silence. Elle aborde des thèmes souvent tabous dans nos sociétés : la sexualité, le suicide, l’avortement, la prostitution. Elle lutte contre le machisme non pas par la confrontation, mais par la vérité brute, celle des mots qui frappent, éveillent et libèrent. Son livre devient le porte-voix des femmes, un cri d’espoir et de dignité. Mais Sandrine ne s’arrête pas là. Elle anime des espaces de discussion où elle encourage les femmes à reprendre possession de leur destin.
Elle devient coach, confidente, éclaireuse. Elle croit en la puissance des mots, ceux qui reconstruisent et réparent. Et voilà dans le même week-end, moins de vingt heures après sa distinction au Prix Diaspocam, Sandrine, elle reçoit une autre distinction, où elle est ovationnée devant un public de plus de 800 personnalités à la prestigieuse Maison de la Chimie à Paris ; ce qui prouve que l’écriture est bien son domaine de prédilection. Elle est désormais l’une des plumes les plus brillantes et singulières de la nouvelle génération d’écrivaines camerounaises. Pour Sandrine, écrire est une obsession douce, un besoin viscéral.
L’écriture la poursuit, la démange, chaque jour, comme un souffle qui refuse de se taire. Femme aux mille vies, elle se glisse dans ses personnages, enfile leurs peaux, explore leurs tourments et leurs joies. Elle est toutes les femmes et pourtant elle n’est qu’une : Sandrine la résiliente. Une exploratrice de l’âme humaine, une conteuse des réalités qui dérangent, un capitaine qui mène désormais sa propre quête d’horizons. Pour demain, elle promet d’écrire encore et toujours, mais aussi d’ouvrir des espaces où la parole des jeunes s’élève, s’affirme, et s’inscrit dans l’histoire. Car, pour Sandrine Fansi, la résilience n’est pas une fin, mais le début de tous les possibles.
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