Alain Ndanga au ministre de la l’administration territoriale, Paul Atanga Nji
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Monsieur le ministre, je reviens de Tchoudim. Tchoudim est un village de l’arrondissement de Bangangté composé de près de six quartiers : Kafeng, Tchouneun, Nzuitko, Manko’o, Mabit, Matam.

J’ai fait le tour des réunions de dimanche appelées généralement Mandjo.
C'est avec votre haut accord préalable que ce village vient d’être érigé en chefferie traditionnelle de 3e degré, après un arrêté préfectoral, signé du préfet du département du Nde, Auguste Essomba.

Monsieur le ministre, pourquoi suis-je allé à Tchoudim? J'y suis allé parce que j’ai ouïe dire que le chef coutumier de ce village, Menkam Djabia, est accusé de « velléités sécessionnistes ». Je suis donc allé dans ce village situé sur la Nationale no4 pour rencontrer les populations. Les rencontrer pour leur demander si elles ont bonne conscience de cette étiquette grave, collée à leur chef Menkam Djabia.

Qu’est-ce que les responsables de ces réunions de dimanche ont dit à ce sujet ? D’une manière générale, ils sont tous surpris, eux comme leurs adhérents et certains ne sont même pas au fait de la situation. Dans leur grande majorité, les populations attendent que la date de l’installation officielle de Menkam Djabia soit fixée. « Nous attendons cela de pied ferme. C’est la chose que l’administration peut faire pour rendre la pareille à ce village. Menkam Djabia est notre chef, un chef rassembleur. Dites-moi s’il y a une logique que quelqu’un soit reconnu et connu rassembleur et l’ordre vient d’ailleurs de l’appeler sécessionniste », s’interroge le secrétaire général de Mandjo du quartier Manko’o.

Monsieur le ministre pourquoi l'arrêté de création de la chefferie traditionnelle de 3e degré de Tchoudim pose-t-il problème alors que dans le même temps, d’autres chefferies de même catégorie sont créées sans autant de bruit? Je prendrai le cas de Bantoum 2 et 3 dont certains proches du roi des Bangangté, SM. Nji Moluh Seidou Pokam, disent que c’est lui qui en a diligenté la procédure.

D'ailleurs, malgré les oppositions, les arrêtés de création et d'homologation des chefs ont été signés. « Les Bantoum qui ne connaissaient Veun Mekeunkeu comme chef même s’il y avait des regroupements Bantoum 1, 2, et 3 qui été fragmentée pendant la période de vente des esclaves. Comme Tchoudim  la procédure successorale est dynastique. Des proches du chef Bangangté qui exultent sont les mêmes qui accusent Menkam Djabia de vouloir diviser le groupement Bangangté », s’offusque un dignitaire Bangangté qui rappelle que « je n’aime pas les méthodes de mon roi. En tout cas, il est pris en flagrant délit de manipulation ».

Je voudrais rappeler à votre haute attention que Menkam Djabia fait partie des trois chefs autochtones de la chefferie Bangangté avec ses pairs Menkam Njasue et Menkam Njalang trouvés sur place par Maveun nga (chef supérieur Bangangté, devenu chef des trois par simple ruse). La preuve étant que Menkam Djabia est le nom séculaire attribué aux chefs qui se succèdent dans cette dynastie. D’ailleurs je détiens une archive (reportage de Canal2 international) dans lequel Menkam Djabia sortait du Laakam (cellule initiatique chez les Bamileké). 

A cette cérémonie, étaient présents Niat Njifenji Marcel actuel président du Sénat, le roi des Bangangté lui-même, les autorités administratives, le Maire de Bangangte, l'élite intérieure et extérieure de Bangangte ainsi que les collègues chefs de tout degré venus honorer Menkam Djabia.

Monsieur le ministre, quand j’ai continué à recouper au sein des administrations du Ndé, un haut cadre sous cape m'a fait une curieuse confidence. « C’est la collègue du Minat et le chef Bangangté qui sont à l'origine de tout ce désordre. Le ministre lui-même devrait déjà comprendre leurs méthodes. Elle et son roi ont essayé avec Balengou et c’est le Minat qui a mis fin à leurs désordres. Si non Balengou serait aujourd'hui comme Babou dans l’arrondissement de Bangangté », décrit-il.

Monsieur le ministre, empêchez cette forfaiture qui devient récurrente et qui met en mal le climat social dans le Ndé. Vous êtes une fois de plus face à l’histoire. Je vous connais objectif et froid.

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