Nous sommes tous des Balthazar !
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Je vois des gens offusqués de ce qu’un équatoguinéen qui possédait beaucoup d’argent, aurait couché avec plus de quatre cents femmes ! Et pourtant tous les Camerounais de notre pays sont essentiellement des Balthazar…

Qui est Balthazar ?

Déjà, son Baltasar s’écrit avec un « s » et non pas avec un « h ». Et personnellement, je ne le connaissais pas auparavant. Il s’agit en effet d’un haut fonctionnaire (je devrais dire ex-haut fonctionnaire, puisqu’il vient d’être limogé) de nationalité équato-guinéenne, et dont les performances sexuelles venaient de fuiter à travers les réseaux sociaux.

Baltasar Ebang Engonga est donc l’acteur principal d’une série de centaines de vidéos, des sextapes principalement. L’homme est devenu célébrissime par le biais de ses performances libidinales, mais surtout par la variété et l’étendue de ses nombreuses partenaires de jeux sexuels.

Ce membre de la famille présidentielle équatoguinéenne, aurait en effet couché plus de quatre cent femmes sur ces vidéos ! Parmi lesquelles des femmes enceintes, des collègues de bureau, des membres de sa famille éloignée, des épouses de hauts dignitaires de la République de Guinée équatoriale mais aussi des prostituées de luxe, etc.
Les sextapes à la camerounaise

Est-ce que les sextapes sont même une innovation ici au Cameroun ? Hein, mes frères camerounais ? Parce que quand je vois comment la toile s’agite, j’ai l’impression qu’il s’agirait là d’un nouveau format de tournage pornographique. Pourtant les sextapes hein, nous en produisons ici presque tous les jours !

On a d’ailleurs vu un sous-préfet de Garoua-Boulaï se branler en face de sa caméra, et cela n’a offusqué presque personne. On voit ici tous les jours les sextapes et les partouzes de nos élèves qui font à peine la classe de terminale, et cela n’attriste presque aucun éducateur. Sans parler de la nudité de nos acteurs et de nos actrices de cinéma qui circule sur la toile, et souvent c’est grâce à ces « nudes » là qu’ils espèrent acquérir la notoriété…

Les influenceuses ! Elles, alors… elles se déshabillent et se démaquillent devant les caméras triangulaires de leurs iPhones, pour le plus grand plaisir de leurs voluptueux spectateurs. Nathalie Koah, l’ex de Samuel Eto’o, est d’ailleurs devenue très populaire grâce à la divulgation de ses sextapes. Et même nous-mêmes à notre petit niveau d’entrepreneurs incognito, il nous arrive très souvent de photographier notre bangala et de l’expédier instantanément à une inconnue sur WhatsApp. Sans parler de toutes ces vidéos de masturbations qui circulent dans nos groupes Instagram et Telegram, et sans oublier qu’il y a plein de gens ici qui immortalisent systématiquement tous leurs ébats sexuels.

Que ce soit en catimini ou alors par consentement mutuel et explicite.

Les hommes camerounais adorent le sexe

Nous idolâtrons le sexe, j’ai envie de dire. Et sur ce point-là, Baltasar Engonga ne nous atteindrait même pas à la cheville. Sa seule malchance — si j’ose dire —, ce serait d’avoir enregistré et mal protégé tous ces enregistrements, et que ceux-ci aient malencontreusement fini par fuiter. Mais sinon, il y a des gars ici qui t’enfilent deux à trois femmes dans la même journée, et qui t’enchaînent le même rythme comme ça pendant trente-et-un jours !

Vous croyez que je plaisante ? Déjà que mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè n’a même plus de place sur son calendrier, puisque c’est là-dessus qu’il note souvent le numéro des filles qu’il vient de passer à la casserole…

Il y a même des gars ici qui te sautent deux demoiselles en même temps, des copines ou des sœurs, peu importe, et d’autres types ici qui ont déjà « lavé » presque toutes les collaboratrices avec lesquelles ils « travaillent » au bureau.

Pour les patrons alors, c’est grave ! Ils couchent avec toutes les jolies filles qu’ils doivent recruter, et toutes les belles demoiselles qu’ils ne veulent pas démissionner. Les hommes camerounais sont si sadiques, si cyniques et si dépravés, qu’ils forniquent quasi systématiquement sans préservatif (est-ce qu’on mange la banane avec la peau ?). Et c’est ainsi que l’infidélité est devenue notoire, la sexualité précoce est devenue monnaie courante, le libertinage et le vagabondage sexuels sont devenus carrément des modes de vie, et l’hyper-sexualisation de la femme nous amène à pratiquer le sexe dans presque toutes les circonstances et toutes les positions…
C’est même devenu un exutoire à nos interminables difficultés économiques et politiques.

Moi je suis un Balthazar !

Qui suis-je pour m’offusquer contre Baltasar Ebang Engonga ? Hein ? Qui suis-je pour le critiquer, pour le vilipender, pour le vouer aux gémonies ? Et pourtant si j’avais seulement enregistré la moitié de mes ébats sexuels dans un ordinateur, je ne suis même pas certain que ce plaisantin prétendrait oser m’atteindre à la cheville…

Donc, je suis un Balthazar ! Nous avons le point commun de ne pas violenter les femmes, et de ne les déshabiller qu’en cas de consentement verbal et aussi très éclairé. Je suis un Balthazar parce que je couche de nombreuses femmes depuis plusieurs années, et que je ne me rappelle même plus du prénom de certaines cameruineuses. Je suis un Balthazar parce que j’apprécie les jolies femmes, les jolies formes, mais je ne suis pas extraordinaire parce que la plupart de mes compatriotes masculins sont presque tous pareils.

La seule limite que je m’autorise, c’est de ne pas franchir la pédophilie, la pédérastie, l’inceste, la fornication, le proxénétisme, l’échangisme, le voyeurisme, le sadomasochisme et que sais-je encore ! Mais sinon pour tout le reste, je crois bien qu’il y a encore une centaine de midinettes qui devront bientôt se faire opérer dans mon laboratoire…

Nous sommes tous des pervers

Je vois des gens s’offusquer de ce qu’un Equatoguinéen, fortuné de surcroît, aurait couché avec des centaines et des centaines de femmes ! Et pourtant en réalité, tous les Camerounais de notre territoire sont essentiellement des Balthazar…

Nous sommes des Balthazar ! Nous rencontrons une fille dans la journée, nous l’invitons dans la soirée et nous lui labourons le popotin durant toute la nuitée, loin là-bas derrière le comptoir d’une auberge…

Nous sommes des Balthazar ! Combien parmi nous ont déjà couché avec leur belle-fille, leur petite voisine, leur cousine éloignée, leur belle-sœur, leur élève, leur collaboratrice de travail et que sais-je encore…

Nous sommes des Balthazar et bien souvent aussi des opportunistes, puisque beaucoup parmi nous sont insoupçonnablement des gigolos.

Parce que quand je vois l’émoi qui s’est créé autour de ce personnage, je me dis que l’hypocrisie de la facebooksphère camerounaise n’aura bientôt plus de limites. Puisque nous sommes tous des dévergondés, nous sommes majoritairement des polygames et nous sommes essentiellement une communauté de prédateurs sexuels. Les hommes camerounais sont des chasseurs, et les femmes camerounaises sont des proies si faciles et si tendres, que nous pouvons les empiler comme ça par centaines et pour certains hommes par milliers.

D’ailleurs, ce Baltasar aurait vraiment beaucoup-beaucoup de choses à apprendre ici au Cameroun…

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