Le passeport camerounais est l'un des plus coûteux au monde, fixé à 110 000 FCFA. Cependant, une somme modeste de 19 360 FCFA seulement revient aux caisses de l'État camerounais, ce qui soulève des interrogations sur la destination du montant restant. Le montant perçu par l'État se décompose en 6 996 FCFA pour la Délégation Générale à la Sûreté Nationale et 12 364 FCFA pour le Trésor Public. En somme, sur les 110 000 FCFA payés, l'État ne touche qu'une fraction.

La grande question est donc : où va le reste, soit 90 640 FCFA par passeport? Cette somme, perçue par des tiers sous forme de rétrocommissions, profiterait à certains proches du régime, ce qui alimente les soupçons de fuite de capitaux. Au centre de cette polémique, certains responsables seraient liés à des entreprises prétendument "étrangères" qui produisent ces documents officiels.

Il est légitime de se demander si le Cameroun ne dispose pas de talents locaux capables de concevoir des passeports de qualité. Les hologrammes et autres formats spéciaux requis pourraient-ils être produits par des informaticiens camerounais? D’autant plus que certains de ces experts fabriquent des documents similaires pour d’autres pays, à des coûts bien inférieurs.

Cette affaire soulève un débat profond sur l'indépendance et la transparence des processus au sein de l’administration. Alors que le peuple camerounais continue de supporter ce coût élevé, les décisions d'achat et de production de ces documents restent entourées de mystère.