Assassinat de Félix Roland Moumié:L’IMPORTANCE DE L’APPROPRIATION DE LA MEMOIRE HISTORIQUE DU PEUPLE
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DECLARATION SOLENNELLE SUR L’IMPORTANCE DE L’APPROPRIATION DE LA MEMOIRE HISTORIQUE DU PEUPLE CAMEROUNAIS

SIGNIFICATION ET PORTEE DE LA LOI DE REHABILITATION DES MARTYRS ET FIGURES HISTORIQUES DE LA NATION CAMEROUNAISE (16/12/91)

Dans une dernière lettre parvenue à sa femme Pauline, Patrice Emery Lumumba, le père de l’indépendance du Congo barbarement assassiné par les impérialistes en coaction avec leurs supplétifs locaux écrivait : « Ne pleure pas chérie, que mort ou vivant, c’est le Congo qui compte, c’est pour le Congo que nous nous battons. Demain, l’histoire de l’Afrique s’écrira en lettres de sang et de larmes, et ce ne sera pas l’histoire écrite à New York, à Paris ou à Bruxelles, où ceux qui ont confisqué et spolié notre destin, nous contemplent comme des singes en cage ».

Amilcar Cabral, le père de l’indépendance de Guinée Bissau et du Cap Vert écrit assassiné : « quelle que soit la main qui m’abattra, ce sera la main de l’impérialisme ».
Thomas Sankara, le leader de la révolution au pays des hommes intègres (Burkina Faso) déclare : « Si c’est Blaise qui veut me tuer, alors, il n’y a rien que je puisse faire, j’irai l’attendre au ciel ».

Ruben Um Nyobè le premier président de l’UPC lâchement assassiné déclare, à son retour des Nations unies à New York : « notre mission a consisté à exiger l’indépendance pacifique du Cameroun, sans effusion de sang, parce que notre peuple a besoin d’être libre et uni pour construire son propre destin ».

En ce jour du 4 Novembre, jour anniversaire de l’assassinat du leader nationaliste et panafricaniste, le Dr. Félix Roland Moumié à Genève en 1960 des suites d’un empoisonnement violent par les mains sales et cruelles du colonialisme, UNE PROFONDE REFLEXION S’IMPOSE : Que faire ou comment aborder les combats actuels et à venir pour la quête de dignité, de prospérité et de bonheur des peuples africains ? Les stratégies des leaders historiques sont-ils en cause ? Les intellectuels ont-ils trahi, ou sont-ils incapables, hors sujet, trop opportunistes, trop égoïstes et dominés par des discours sectaires ? Le Cameroun a adopté le 16 décembre 1991, une loi de réhabilitation des martyrs et des figures historiques, qu’en faisons-nous et comprenons-nous au moins la signification ? Quelle portée véritable le Gouvernement de la République lui-même donne à cette loi, et comment la met-elle en application, en exergue ?

Ces questions sont importantes, terribles à assumer en ce qui concerne d’éventuelles réponses, d’éventuelles analyses, surtout que des sépultures qui nous parlent, qui portent la marque et les articulations de notre mémoire historique, demeurent condamnées en des terres étrangères. Il faudra bien les ramener ici, chez leurs ancêtres, parmi nous, pour le repos enfin, de leurs âmes. Il s’agira du Dr Félix Roland Moumié, comme du président Ahmadou Ahidjo. Sans cette démarche, qui urge dorénavant, nous resterons dans une obscurité et une imperfection mémorielles lourdes de conséquences. Il est difficile, très difficile même, de s’apercevoir que chacun de leurs anniversaires, passe comme un vent inconnu dans une forêt pourtant peuplées d’âmes et de créatures pour lesquelles, ils ont, chacun de son côté et dans son camp, donné le meilleur d’eux-mêmes. A qui la faute vraiment, et pourquoi ? Pourquoi le pays n’est pas parsemé de places, d’ouvrages, d’événements et de réalisations de toutes natures, portant leurs noms et empreintes ? Existe-t-il un lycée Ruben Um Nyobè au Cameroun ? Non, nous ne sommes pas vraiment humains, ni même simplement conscients et responsables. Nous sommes méchants et la haine, mélangée à l’obscurantisme et à la dépersonnalisation mémorielle, a pris le dessus sur la raison élémentaire, et contre les valeurs solidaires.

Vivement le jour où les cloches des écoles, les cours de récréation des collèges et les amphithéâtres des universités, se mettront tous ensemble, dans une posture de réflexions intenses et de débats formateurs, parce que nous vénérons les martyrs. Nous aurons alors vraiment grandi, nous serons devenu un peuple digne et responsable, et le panthéon sera consacré et sacralisé, sans faute. A la vérité, non seulement nous n’honorons pas nos martyrs, mais en plus nous tardons à faire le deuil. Plus grave, nous trainons encore les pieds pour faire le procès qui s’impose, du colonialisme. Les générations suivantes ne comprendront pas cette attitude, et ne pardonneront pas./.

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