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© Camer.be : Thierry Nyope et Franck BAFELI
- 03 Nov 2024 08:28:49
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CAMEROUN :: L’ancien pont sur le Wouri à Douala est un mouroir à ciel ouvert. :: CAMEROON
En présidant la cérémonie de pose de la première pierre des travaux de construction du deuxième pont sur le Wouri à Douala le 14 novembre 2013, le chef de l’Etat Paul Biya avait annoncé avec force que « l’ancien pont, en fin de vie, sera dédié aux piétons et aux deux roues dont il facilitera les déplacements. Et il sera aménagé en conséquence pour assurer la sécurité des utilisateurs. » Cette nouvelle avait été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les populations de la métropole économique
Pendant près d’une dizaine d’années beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Les pouvoirs publics, à l’instar du ministère des Travaux publics, se sont mobilisés pour donner une nouvelle vie à cet ouvrage donc la vétusté constituait un véritable danger pour la population. C’est ainsi que le groupement GUINA-CAM/GUINA TCHAD avait été choisi pour mener à bien ces travaux. Mais deux ans après le début du chantier (il a été lancé le 26 août 2020), seulement 33,65% des travaux avaient été réalisés, pour une consommation des délais de 110%.
Selon les délais contractuels, le chantier devait durer 20 mois, pour une livraison estimée à fin juin 2023. Nonobstant ces manquements perceptibles, l’ancien pont sur le Wouri est resté ouvert à la circulation des personnes et leurs biens. Il se trouve malheureusement que les entreprises sollicitées pour rallonger la durée de vie de cet ouvrage ont laissé certainement sans le vouloir, un dispositif qui avait servi jusqu’à l’ouverture du deuxième pont, à la circulation des trains. Les rails puisqu’il s’agit d’eux font beaucoup de mal aux usagers de ce tronçon. Il ne passe pas de semaine sans qu’on enregistre des morts de ce côté à cause de la présence de ces rails.
Danger de mort
Des témoignages recueillis auprès des conducteurs de motos rencontrés au Rond-point Deïdo donnent des sueurs froides. Selon eux, de nombreux Camerounais sont passés de vie à trépas pour avoir simplement pris la décision d’emprunter cet ouvrage extrêmement accidentogène. Pour Ousmane, conducteur de motos opérant sur l’axe Bonaberi - Rondpoint, « il est moins risquant de prendre le deuxième pont que de passer par l’ancien pont. Parce que là-bas, si vous avez la malchance de vous rabattre sur les rails pour fuir un danger, c’est la mort assurée. Et en saison des pluies c’est très grave. Les rails glissent tellement que si vous avez la malchance d’être confronté à cette situation, il vous faut prier et avoir beaucoup de chance pour vous en sortir seulement avec des blessures. » Un argument appuyé par Abessolo qui dit avoir perdu un parent à la suite d’un accident sur ce pont. D’après lui, ce dernier avait emprunté cette voie pour fuir les embouteillages sur le pont a la tombée de la nuit
Malheureusement, comme lui, certains automobilistes avaient pris la même décision. Même la petite pluie qui s’était abattue précédemment dans la ville n’avait pas réussi à l’en dissuader. C’est ainsi que sans s’en rendre compte, il va traverser les rails pour tenter d’éviter une voiture qui venait dans le sens contraire et c’est là que le pire est arrivé. L’une des roues de sa moto a glissé sur le rail. Il est tombé sur la tête et a glissé sur une dizaine de mètres. Transporté à l’hôpital, il rendra malheureusement l’âme
Comment résoudre le problème
Des scènes de ce genre il y en a à profusion malheureusement. Pourtant, la situation est gérable. C’est la raison pour laquelle, de nombreux leaders d’associations de mototaxis, notamment Issa Kabirou du Synatrapromocam, implorent les pouvoirs publics d’y accorder une attention particulière. Selon eux, il suffira par exemple d’ajouter une couche de roulement pour couvrir ces rails sur toute la longueur du pont. Parce qu’à l’observance, ces rails qui ont déjà causé beaucoup de décès ne servent plus à rien. Dans la mesure où ils ne conduisent plus nulle part. En procédant de la sorte, on sauvera certainement des vies tant sur l’ancien pont que sur le nouveau. Parce que comme l’avait souhaité le chef de l’Etat le 14 novembre 2013, cet ouvrage devait être réservé aux conducteurs d’engins à deux roues et aux piétons après sa rénovation, pour une traversée du pont en toute sécurité
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