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© AFRIKSURSEINE : Calvin DJOUARI
- 31 Oct 2024 22:19:22
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CAMEROUN :: Sorelle Manuella. Ce qui se serait passé à son Mariage :: CAMEROON
La mort tragique de Sorelle Manuella a bouleversé bien au-delà de son cercle proche, touchant jusqu’aux cœurs anonymes des réseaux sociaux. Son histoire, gravée dans le jour sacré de son mariage, interroge l’âme humaine sur les mystères de la vie et de la mort. Ce jour-là, parmi les sourires, les danses, et les rires de ses invités, la mort s’est introduite silencieusement, plongeant la joie dans un abîme d’incompréhension. Les femmes semblent souvent plus émues que les hommes le jour de leurs noces, car elles ressentent dans leur cœur toute l’importance de cet engagement et la solennité de cette union. Pour Sorelle, ce mariage était l’aboutissement d’un rêve, un désir peut-être longuement nourri. Elle semblait transporter une ferveur amoureuse intense, une passion presque trop grande pour son être.
Peut-être avait-elle porté son rêve avec tant d’ardeur que, le jour venu, son cœur n’a pas pu contenir l’ampleur de son émotion. Elle aimait d’un amour qui dépasse les mots ordinaires, un amour enflammé, profond, sans limite. Les questions sont nombreuses après une telle perte : comment une femme si vivante, si heureuse, peut-elle, au sommet de sa joie, succomber ainsi ? L’explication médicale se cherche, les spéculations enflent, mais au-delà de la science, ce drame suscite d’autres interrogations plus insaisissables. Au fond, l’écrivain, un peu comme un voyant, porte un regard différent, saisit parfois l’invisible dans les interstices des réalités humaines. Ce que l’on devine entre les mots échappe parfois aux certitudes ; ce qui est omis dans les récits trouve écho dans les silences.
Et ici, c’est peut-être cette perspective de l’invisible qui nous laisse entrevoir un mystère au-delà de la compréhension rationnelle. Parmi les hypothèses, une explication mystique s’impose à certains. L’exubérance extrême, la joie excessive de Sorelle, pourrait-elle cacher un présage funeste ? Parfois, ceux qui sont déjà touchés par l’ombre de l’autre monde ressentent une exaltation finale, un adieu enfiévré qui trompe leur entourage par une apparente intensité de vie. Les mots que Sorelle a prononcés ce jour-là, ses promesses et son usage particulier de l’expression « mon humain », sonnent étrangement, comme un adieu voilé, une déclaration ultime.
Une histoire poignante, pleine de mystère, et peut-être d’énigmes qui resteront irrésolues. Nous sommes, en fin de compte, dans un monde complexe où certaines vérités nous échappent. L’histoire de Sorelle Manuella reste comme un rappel que, parfois, la beauté et la lumière d’un moment peuvent être les dernières éclats d’une étoile filante. Lorsque nous parlons des mystères de la vie, de ses énergies insaisissables, on nous regarde souvent comme des fous. Pourtant, il est des choses qui échappent à la logique apparente du monde, et c’est bien cette intuition qui m’empêche de m’avancer davantage. La joie de Sorelle ce jour-là avait quelque chose de démesuré, presque irréel. Et parfois, un tel excès n’est pas le fruit de la seule allégresse ; il peut être le signe d’une autre dimension qui se révèle dans les instants de bonheur intense, là où notre instinct de préservation s’atténue, laissant entrer ce que nous ne saurions nommer. Chacun de nous porte en lui des forces invisibles, des destins qui parfois dorment, parfois s’éveillent.
Pour certains, ces présences passent sans laisser de trace ; pour d’autres, elles se manifestent d’un seul coup, comme un retour inexpliqué de l’invisible. Mais au risque d’être perçu comme un dérangé, je ne m’étendrai pas sur ce sujet, car il est des vérités que peu sont prêts à entendre. Quant à son mari, l’homme est réservé, presque introverti, il semblait ce jour-là habité par une étrange distance. C’était leur événement à tous deux, mais par moments, il paraissait loin, absorbé par quelque chose d’étrange, quelque chose que nul autre ne pouvait voir. Lorsque, au cœur de son discours, il s’interrompt soudainement, perd le fil, c’est comme si une intuition soudaine l’avait arrêté. Un pressentiment, une vague conscience qui l’effleure, sans qu’il puisse nommer précisément ce qu’il pressent.
Cette part profonde en lui, celle qui parfois nous avertit sans explication, avait semblé résonner en cet instant-là, mais dans la discrétion de l’invisible. Plus étrange encore, Sorelle choisit de chanter une chanson d’une célèbre artiste ivoirienne. Dans cette décision, il y a un écho d’anticipation, presque une précaution. Au lieu de se tourner vers les chansons locales ou familiales, elle a cherché au loin, comme pour se protéger de ce qui l’entourait. En ce jour si important, elle a préféré une mélodie venue d’ailleurs, d’une artiste dont l’amour pour les Camerounais est connu, c’est une vision lointaine de son bonheur comme si elle se méfiait des autres. Sorelle, dans cet élan démesuré et presque prophétique, semblait danser entre deux mondes. Et peut-être que, dans cette joie excessive, se cachait le pressentiment d’un au revoir, un éclat final offert à ceux qui étaient là pour célébrer sans soupçonner ce que ce jour représentait vraiment. L’homme, dans un geste subliminal, s’avance vers elle pour lui rendre hommage.
Dans la culture africaine, ce que l’on appelle le « foiratage » symbolise l’admiration et le respect ; c’est un rituel d’hommage que le mari offre à sa femme, une manière de lui dire qu’elle est honorée, aimée. Mais pour elle, à cet instant précis, tout semblait se sceller, comme si ce moment était l’aboutissement de quelque chose de plus grand, de plus profond. Elle est tombée, et dans cette chute, son amour a touché à l’infini. Ce mariage, destiné à être une fête radieuse, s’est alors mué en une scène de magie tragique, rappelant que la vie ne suit aucun plan tracé, qu’elle se joue des certitudes et surprend toujours, même là où tout semblait sous contrôle.
Dans cet amour, qui semble l’avoir emportée, elle a montré un dévouement rare, une passion peut-être plus forte que celle de son époux. Si nous n’avons aucun instrument pour mesurer l’amour, il est des gestes qui parlent plus fort que les mots. Et en cet instant, elle a offert à son mari un témoignage ultime de son être. Cependant, une question demeure, un regret aussi : si seulement des gestes de secours avaient été appliqués immédiatement, peut-être aurait-elle pu être sauvée. En Afrique, les réflexes de sécurité manquent souvent dans les célébrations. Pourtant, il aurait suffi de placer la mariée en position latérale de sécurité, de lui administrer un massage cardiaque dès sa chute.
C’est un rappel douloureux, mais un appel aussi : que les fêtes, si joyeuses soient-elles, ne négligent plus jamais la sécurité, que des équipes de secours soient désormais présentes, même lors des mariages, pour répondre aux imprévus de la vie. Voilà une occasion d’inventer un nouveau métier, un appel pour tous ceux en quête de travail, qui pourrait, demain, sauver des vies. À cette femme, partie dans un dernier acte d’amour, nous adressons notre gratitude pour avoir incarné la beauté du sentiment pur. Et à son mari, nous disons courage, qu’il tienne bon et bonne chance dans la vie. Il y a des moments dans la vie où l’âme de l’homme est mise à l’épreuve. La vie, avec sa force et ses épreuves, nous teste parfois avec une brutalité inouïe, mais l’amour, même dans son absence, demeure, éternel et inaltérable.
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