PAUL BIYA : L’ETERNEL RETOUR DU SPHINX
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Le président Paul Biya a regagné le Cameroun après plus d’un mois d’absence à l’étranger. L’homme a, une fois de plus, déjoué tous les pronostics qui le donnaient pour disparu, faisant taire les rumeurs funestes qui guettaient son départ comme un événement inéluctable, désormais reporté peut-être encore pour 20 ans. C’est aux environs de 17 heures, heure de Paris, que l’on a aperçu l’avion présidentiel se poser sur le tarmac de l’aéroport de N’Simalen. Quelques minutes plus tard, le président Paul Biya apparaissait, tel un personnage légendaire sorti des contes anciens.

Paul Biya, cet énigmatique chef d’État que l’on croyait perdu dans les méandres de l’âge, refait surface, et surement pour alimenter  les discussions dans tous les médias du monde pendant une semaine au moins. Comme en 2004, les murmures annonçant sa disparition imminente se sont dissipés, laissant place à un nouveau chapitre où l’homme, tel un sphinx insaisissable, défie toutes les attentes. Les Cassandres qui guettaient la funeste nouvelle devront attendre encore et encore, repoussant leurs espérances aux calendes grecques. Cet homme, comme le disent si bien les Ivoiriens, est véritablement un champion. Contrairement à d’autres retours, l’accueil fut restreint au niveau des membres du gouvernement, presque intime.

Pas de grande pompe ni de réception grandiose au salon d’honneur. Seul le secrétaire général de la présidence l’attendait, accompagné d’une poignée de fidèles et du cercle restreint de la présidence. Le ministre d’État Jacques Famé Ndongo, quant à lui, s’était réfugié au palais, là où les militants s’étaient massés, impatients de célébrer ce retour tant attendu. Mais cette fois-ci, point de discours flamboyant dans le salon d’honneur, comme lors du célèbre retour de 2004. Paul Biya, toujours maître de son propre tempo, s’est contenté d’un bref échange avec son secrétaire général, deux minutes à peine, le temps de prodiguer quelques instructions avant de s’éclipser. Et pourtant, malgré la brièveté de cette apparition, l’aura de l’homme reste intacte, rayonnante de vitalité. Tel un poisson émergeant des profondeurs, Paul Biya paraissait revigoré, presque rajeuni.

Ce n’était plus l’image d’un simple mortel, mais celle d’un phénix renaissant sans cesse de ses cendres, défiant les lois du temps, comme l’avait si bien chanté La Fontaine. La télévision nationale, à cette occasion, s’est lancée comme à son habitude un tapage sur l’immortalité du pouvoir ; il y a eu  tout un reportage qui captait  les regards avides de milliers de Camerounais qui  scrutaient les moindres signes de faiblesse. Mais l’homme, droit comme un chêne séculaire, ne laissait rien transparaître. Il était là, debout, inébranlable. Les spéculations politiques, quant à elles, n’ont pas tardé à se ranimer. Le 6 novembre approche, et avec lui, la perspective d’un nouveau mandat semble se profiler.

Malgré les doutes et les murmures, il est clair que le renouveau est en pleine accélération. Le retour de Paul Biya a apaisé la peur qui commençait à se répandre dans les villes du Cameroun. Les avenues menant au palais étaient bondées de foules soulagées, rassurées par la présence de cet homme qui défie toutes les prévisions. Le rêve d’une alternance politique s’éloigne encore une fois, tel un mirage dans le désert. L’avenir du pays semble suspendu, figé dans l’attente d’un moment encore bien lointain. Pour l’heure, il ne nous reste plus qu’à détourner notre regard et nous consacrer à d’autres projets, car l’alternance tant espérée reste, pour le moment, un objectif encore hors de portée.

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