Shanda Tonme : « Les images du martyr de l’artiste populaire LONGUE LONGUE, est trop brutal»
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CAMEROUN :: Shanda Tonme : « Les images du martyr de l’artiste populaire LONGUE LONGUE, est trop brutal» :: CAMEROON

Dans une note parvenue à notre rédaction, le Médiateur Universel, Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) et Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR), s'inquiète de la violence exercée sur les citoyens camerounais par les forces de l’ordre et de sécurité.

"En regardant cet artiste dans sa peine, ses pleurs et ses malheurs si tristes et troublants, on craint de côtoyer la mort en franchissant les portes de chaque service de sécurité, en abordant un homme en tenue" écrit-il

Lire l'intégralité de sa note en dessous:

URGENCE D’UN RAPPEL DU SERMENT : Honneur et fidélité pour l’ensemble de nos forces de défense et de sécurité

Les images du martyr de l’artiste populaire « LONGUE LONGUE », est trop brutal pour passer comme un vent temporaire dans nos consciences, parce qu’au-delà de ce cas qui n’est pas isolé, c’est toute la crédibilité des formations de nos forces de défense et de sécurité qui est en cause.

Ce que notre pays a de spécial et même d’exceptionnel, c’est d’avoir très tôt, construit des centres, écoles, structures et cadres professionnels de formation pour toutes les trois catégories des forces de défense et de sécurité dès les lendemains de son accession à la souveraineté internationale. Non seulement nous l’avons fait, mais mieux, nous avons ouvert l’accès aux autres pays du continent. L’EMIA, l’Ecole de gendarmerie et l’école de police, ont ainsi constitué le moule de formation et de perfectionnement de nombreux hauts cadres de grande valeur dans leurs domaines, avec certains devenant même chef d’Etat dans leur pays.

Voilà au moins une évidence à la fois historique, professionnelle, technique et politique, qui engage notre pays, à servir d’exemple, à monter le chemin et traduire au quotidien dans les faits, une morale et une éthique sans reproches pour ses ressources humaines spécialisées.

Hélas, les temps sont passés, et les personnes se sont succédées, souvent au mépris de l’essentiel de ce qui était, est et demeurera une ligne de conduite professionnelle rigoureuse. Les images des tortures infligées à l’artiste Longuè Longuè, ne font pas seulement froid au dos, elles font honte, terriblement honte. Nous n’allons pas nous contenter de donner des leçons ou de délivrer des protestations véhémentes. Il faudrait s’interroger sur le genre d’individus à qui nous confions les armes et la responsabilité de la défense de la république, de la protection des biens et des personnes. Beaucoup comprennent-ils vraiment quelque chose au serment d’honneur et de fidélité ? Beaucoup mesurent-ils l’impact de leurs conduites sur le destin de leurs familles, sur les lendemains pour leurs enfants ? C’est le pays, le pays tout entier qui paye le prix, un prix et une facture diversifiés. On sait depuis que l’homme est un monstre pour l’homme, mais de tels images choquent toujours.

En regardant cet artiste dans sa peine, ses pleurs et ses malheurs si tristes et troublants, on craint de côtoyer la mort en franchissant les portes de chaque service de sécurité, en abordant un homme en tenue, en fréquentant un ami qui porte les armes. De fait, il y a urgence d’une remise à niveau, d’une reprise en mains, d’une éducation voire d’une refonte radicale des programmes de formation. Le diable ne doit pas se cacher sous une tenue blanche ou quelconque décorées de galons et de mille lauriers de commandement.

Quand on choisit le métier des armes, le destin de la sécurité, on doit garder en permanence dans la conscience, que l’on porte une lourde responsabilité. Ce sont les armes du peuple et nos celles des délinquants, et vous êtes au service de la nation, et non des intimidations ou des maltraitances des citoyens. Et puis, la torture demeure un crime retentissant contre l’humanité, répertorié et consacré comme telle, dans les conventions internationales universelles, régionales et sous régionales dont le Cameroun est membre. Quand il vous viendra de vous croire à l’abri, entièrement hors de toute sanction, pensez au moins à vos enfants et demandez-vous comment leurs camarades les regardent, de quoi sera fait leur lendemain. Courages à vous tous, tous ceux qui sont victimes de tels agissements. Mais jamais il ne faudra généraliser, parce que dans les rangs de nos forces de défense et de sécurité, je peux encore témoigner sur la moralité de braves soldats, policiers, gendarmes et militaires, qui ne se reprochent rien, et sur le travail desquels, aucun reproche n’est possible. Il en va de même des hiérarchies, qui ont souvent sanctionner aussi sévèrement que possible, les brebis galeuses, et en qui il importe de saluer la haute conscience des enjeux pour l’image et la crédibilité de notre pays.

Enfin, à notre compatriote, l’artiste martyrisée, j’implore le pardon, la lucidité et la tolérance. C’est face aux pires cruautés, qu’il faut aussi le plus se baisser pour pardonner, réfléchir sur le sens de la vie, et sur les raisons des méconduites, des haines et des méchancetés voire des silences coupables et complices de certains./.

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