CAMARA LAYE : MEMOIRE ETERNELLE DE L’ENFANT NOIR
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Aujourd’hui, nous rendons hommage à Camara Laye, l’un des pionniers de la littérature africaine, dont les écrits ont profondément marqué notre jeunesse et continuent d’éclairer les esprits. Ce grand homme de lettres, originaire de l’Afrique noire, s’est révélé au monde par la publication de son chef-d’œuvre L’Enfant noir en 1953, un récit empreint de douceur et de nostalgie, dans lequel il retrace les souvenirs lumineux de son enfance.

L’œuvre, couronnée en 1954 par le prestigieux Prix Charles Veillon, évoque avec tendresse la relation avec ses parents, les enseignements reçus, et les rites initiatiques, tels que la circoncision, essentiels dans la culture malinké. À travers ces pages, il capte la beauté de ces instants, tout en marquant la fin de l’innocence et le passage vers l’âge adulte. Le succès fut tel que l’ouvrage fut porté à l’écran en 1995 par Laurent Chevallier sous le même titre. Camara Laye ne s’arrêta pas là. En 1954, il publia Le Regard du roi, un récit à la fois allégorique et initiatique, où l’Afrique devient le terreau spirituel d’un personnage européen en quête de sagesse.

Dans cette œuvre, il dépeint un homme rejeté par ses pairs, cherchant refuge et vérité auprès des maîtres spirituels africains, une plongée profonde dans l’âme mystique du continent. Après une longue pause de douze ans, Camara Laye revient sur la scène littéraire avec Dramouss (A Dream of Africa), publié en 1966. Ce roman, au ton plus engagé, révèle les désillusions politiques de l’époque. Fatoman, héros du récit, rentre en Afrique après un long séjour à l’étranger, et se confronte à la dure réalité de la violence politique. Le dictateur Sékou Touré y apparaît, à peine dissimulé, sous le surnom évocateur de « Le Big Brute ».

Les rêves de Fatoman, symbolisés par l’image d’un lion noir, expriment l’aspiration à la paix en Guinée, un espoir ténu dans un climat de troubles. Son dernier ouvrage, Le Maître de la parole, publié en 1978, est une œuvre magistrale, une transcription poétique de l’épopée de Soundiata Keïta, l’illustre empereur mandingue du XIIIe siècle. Camara Laye y consacre vingt ans de recherches auprès des griots malinkés, notamment Babou Condé, pour offrir à un lectorat moderne et élargi cette fresque épique, vibrante des récits oraux d’autrefois. L’écrivain a su magnifier et romancer cette tradition, en préservant son souffle ancestral tout en la rendant accessible.

Que l’âme de Camara Laye repose en paix. Son œuvre, caractérisée par un style fluide, poétique et profondément humain, continue de capturer l’essence de la vie quotidienne en Afrique. Il demeure, sans nul doute, l’une des figures majeures de la littérature africaine, ayant inspiré et influencé de nombreux écrivains des générations suivantes. Que son esprit soit à jamais honoré. (Sources : Serin le Juste)

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